Cession du site d'Alstom Reichshoffen : un "coup de massue" pour les salariés
Plus de 750 personnes travaillent en CDI sur ce site, 300 en intérim. Ce jeudi, la direction du site de Reichshoffen leur a appris la très probable vente de leur usine pour permettre au groupe Alstom de racheter Bombardier. Une annonce qui fait l'effet d'une douche froide.
Une annonce surprise qui a du mal à passer chez Daniel Dreger, porte-parole de l'intersyndicale d'Alstom Reichshoffen. Ce mercredi en fin de journée, il a appris en conseil d'administration que le groupe prévoit de céder le site alsacien pour pouvoir racheter Bombardier sans avoir de monopole, une garantie à apporter auprès de la Commission européenne. Des repreneurs étrangers se manifestent déjà mais les salariés sont inquiets. La direction est passée dans chaque atelier annoncer la nouvelle. Daniel Dreger la voit comme "un coup de massue, une douche froide" et se dit "écœuré" après cette annonce.
"Forcément, on se prépare au pire"
Guillaume*, salarié depuis un an, en a discuté avec ses collègues juste après le passage de la direction et "forcément, on se prépare au pire". Des intérimaires, eux, espéraient une embauche d'ici quelques semaines ou quelques mois, elle est désormais remise en cause. Guillaume, lui, souhaite au moins que son entreprise mais aussi l'Etat "s'assurent que tout ça soit fait dans l'intérêt global. Si c'est juste une opération boursière, je suis pas sûr que ça vaille le coup de supprimer des emplois".
C'est dommage pour Reichshoffen
Un autre salarié, soudeur en CDI depuis six ans maintenant, n'a pas peur de perdre son emploi mais craint plus : "Moi j'ai fait de l'intérim pendant 26 ans, je peux refaire de l'intérim. Mais je m'inquiète pour les jeunes, ils sont perdus s'ils partent d'ici. Et c'est dommage pour Reichshoffen."
Des commandes jusqu'en 2024
La direction ne souhaite pas plus communiquer pour le moment mais assure que le plan de charge, c'est-à-dire le carnet de commande court jusqu'en 2024. Pour cela, il faudra des bras. Un délai qui rassure Denis, en peinture depuis 33 ans : "Moi je veux juste pouvoir partir à la retraite ici. Avec quatre ans de plus, ça ira".
* Le prénom a été modifié