Chantiers de l'Atlantique : le rachat par les Italiens de Fincantieri inquiète toujours
Après la commande record de paquebots enregistrée par les chantiers navals de Saint-Nazaire se repose la question de leur rachat par le groupe italien Fincantieri. Elle inquiète la direction des chantiers, les syndicats, mais aussi la commission économique du Sénat.

En décembre, après avoir rencontré la direction des chantiers navals de Saint-Nazaire, la commission des affaires économique du Sénat posait cette question à propos de leur rachat par les Italiens de Fincantieri : "la France est-elle à la veille de faire une erreur industrielle majeure ?". Une question qui se repose encore plus fort après la commande historique enregistrée ce lundi par les chantiers confirme la présidente de la commission des affaires économiques du Sénat, Sophie Primas, invitée de France Bleu Loire Océan ce mardi matin.
La crainte du transfert des savoirs-faire français vers la Chine
"Nous sommes très favorables à la création de géants européens dans les domaines industriels. Ce qui nous inquiète, en revanche, ce sont les accords du groupe italien Fincantieri avec des constructeurs chinois pour des transferts de technologie et de savoirs-faire." La crainte, c'est de perdre ces savoirs-faire en France et en Europe et de voir ensuite les Chinois construire des paquebots moins chers et plus performants.
L'industrie des paquebots de croisière, c'est un domaine dans lequel nous sommes très forts
"L'industrie des paquebots de croisière, c'est un domaine dans lequel nous sommes très forts", poursuit Sophie Primas, "et pour lequel nous avons beaucoup d'avance, notamment sur l'enjeu de la transition écologique autour de laquelle il y a beaucoup de polémique sur ce marché des paquebots. Le danger, c'est qu'en transférant des savoirs-faire en Chine, ils aient la capacité d'aller plus vite que nous. Et mettent en péril nos parts de marché".
Nous avons besoin d'avoir une voix industrielle européenne forte
Pour autant, pour la présidente de la commission des affaires économiques du Sénat, pas question que les chantiers de l'Atlantique restent nationalisés, comme c'est le cas depuis 2018. "Ce qui est très important, c'est de s'assurer qu'on peut avoir des champions industriels européens mais qu'ils ne fassent pas de transferts de technologie vers d'autres puissances économiques mondiales. Nous avons besoin d'avoir une voix forte industrielle européenne".
Pour l'instant, le rachat des chantiers navals de Saint-Nazaire par les Italiens de Fincantieri est suspendu à la décision de la Commission européenne qui devrait être rendue au printemps.