VIDEO - Coronavirus : "Il faut qu’on reste ouvert, sans ça, c’est fini", prévient un restaurateur
Paris et sa petite couronne seront fixées dimanche soir. Passera ou pas en zone d’alerte maximale au Covid-19 ? Dans le sillage de toute l’agglomération, les restaurateurs retiennent leur souffle. Joel Alric, patron de plusieurs établissements a témoigné de son désarroi sur France Bleu Paris.
Alors que Paris et sa proche banlieue ont obtenu un petit sursis avant de passer en zone d’alerte maximale au coronavirus, les nerfs des restaurateurs et patrons de bars en région parisienne sont mis à rude épreuve.
Le passage de la capitale en rouge écarlate sur la nouvelle carte du covid-19 aura des conséquences dramatiques pour eux, si, comme à Marseille et Aix-en-Provence, le gouvernement applique le protocole et impose leur fermeture totale.
Ce suspens met certains chefs d’entreprise aux abois. Nous l’avons vécu, ce vendredi matin, sur France Bleu Paris, avec le témoignage implacable de Joël Alric, patron d’un bar, deux pubs et trois brasseries. Il appelle à une manifestation à 15h, aux Invalides à Paris.
"On a fermé la première fois le 15 mars, j’étais d’accord avec notre président," explique Joël Alric. "Mais là, on a les outils pour rester ouverts, des gels, des masques. On n’a pas le droit de fermer. Nous dans nos établissements, on surveille notre clientèle. Si elle se retrouve dans des appartements, ça sera pire", prévient le professionnel.
"Il faut que ça s’arrête ! On a pris le prêt garanti par l’Etat. Il nous a aidé, vraiment, notamment pour les charges." Mais maintenant, "il faut juste qu’on reste ouverts, que les banques nous repoussent les crédits de six mois, voire un an. Sans ça, on ferme, c’est fini", tente de bien faire comprendre le professionnel rattrapé par l’émotion.
Le patron tient grâce aux mesures d’aides, le chômage partiel, le report des charges, "mais pas à 100%". Il appelle donc ces confrères à se mobiliser pour réclamer "que tout le monde reste ouvert et que chaque patron tienne son affaire correctement. Il nous faut un protocole sanitaire où on puisse être contrôlé. Pourquoi pas des vignettes comme les Crit’Air pour la pollution. S’il faut faire une table sur deux, on le fera !"
Prêt à tout pour rester ouverts, les restaurateurs franciliens ont en effet proposé un nouveau protocole sanitaire, encore plus stricte pour leurs établissements. Plus de bars, des clients en salle uniquement, des tables de huit convives maximum et le paiement à table pour éviter les déplacements. "Il faut prendre des mesures extrêmes", reconnait Joël Alric mais laisser les restaurants ouverts.