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"Nous n'avons pas d'avenir" : les autocaristes bretons ne voient pas le bout du tunnel
La mise en place progressive des restrictions de déplacement à cause de la crise sanitaire a contraint les autocaristes à laisser leurs cars au garage ou sur les parkings. Selon la FNTV de Bretagne, 5% des entreprises pourraient mettre la clé sous la porte. Les salariés craignent des licenciements.

"Nous sommes les oubliés du tourisme. Le gouvernement ne pense pas à nous pour les aides alors que nous sommes dans une situation catastrophique." Au bout du fil, Chrystelle, 42 ans dont 24 passés sur la route ne cache pas sa colère et son désarroi. Salariée au sein d'une entreprise de transports bretonne elle a monté un groupe sur Facebook et lancé une pétition avec l'aide d'autres chauffeurs du pays .
"Nous n'avons pas d'avenir"
"Nous craignons pour les plus petites entreprises qui ne font pas de transport scolaire. Leur chiffre d'affaires ne repose que sur les voyages touristiques et pour le moment tout est à l'arrêt, sans aucune visibilité," s'alarme Chrystelle. "Nous n'avons pas d'avenir. Nous sommes aussi dans le tourisme et nous voulons être entendus comme les hôteliers, les patrons de restaurants. Le chômage partiel ne suffira pas."
Sur les parkings des entreprises, les cars sont à l'arrêt. Certains ont d'ailleurs été achetés plusieurs milliers d'euros avant la crise. "Les patrons appellent les banques pour avoir des aides mais on leur dit qu'ils ont déjà un prêt important sur le dos et qu'il est impossible de leur prêter encore..."
5% des entreprises pourraient mettre la clé sous la porte
Olivier Gougeon, le délégué régional de la fédération nationale des transports de voyageurs explique que les 70 entreprises de son réseau sont touchées de façon différente. "Celles qui font du transport scolaire pourraient reprendre une partie de leur activité grâce à la reprise des cours. Mais dans quelles conditions sanitaires à quel rythme ? On ne le sait pas encore." En revanche, pour les entreprises spécialisées dans le transports de touristes, l'avenir est plus noire. La FNTV estime que 5% des entreprises pourraient mettre la clé sous la porte dans les prochains mois. "Le risque c'est aussi de se retrouver en pénurie de chauffeurs en septembre. Beaucoup risquent d'arrêter à cause de la crise."
Le président de la FNTV de Bretagne, Alain Roué affirme de son côte que "l'année est bâchée". "Les frontières sont fermées, les voyages sont annulés les uns après les autres jusqu'en septembre parfois. Sans parler de la crainte des voyageurs. Est-ce que les personnes âgées auront encore envie de prendre le car dans les prochains mois ?" Le chef d'entreprise ne voit pour le moment pas de lumière au bout du tunnel.
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