Coronavirus : les demandes d'aide explosent au Secours Populaire de Seine-Maritime
Pendant le confinement, le Secours Populaire de Seine-Maritime a enregistré 18 000 demandes d'aide supplémentaires. Une situation liée au ralentissement de l'activité économique.
La situation est alarmante pour le Secours Populaire. Son baromètre annuel, publié mercredi 30 septembre, confirme une explosion de la précarité ces derniers mois. Pendant le confinement, avec le ralentissement de l'activité économique, plus d'un million de personnes ont sollicité l'aide de l'association dans le pays. En Seine-Maritime, 18 000 nouvelles personnes ont demandé de l'aide.
Un demandeur d'aide sur deux n'était jamais venu
A l'étage du local historique du Secours Populaire rouennais, Françoise, bénévole depuis six ans maintenant. Au téléphone, elle gère le planning des rendez-vous. "Nous avons fait face à énormément de demandes depuis le déconfinement. De plus en plus de familles n'arrivent plus à faire face. Les aides alimentaires ont explosé", déplore la retraitée. Parmi les demandeurs, des familles qui avaient pourtant réussi à s'en sortir. "Certaines reviennent alors qu'elles étaient tirées d'affaire il y a quelques années".
Le contexte fait également apparaître de nouveaux profils. "Nous avons des commerçants en difficulté, des intermittents, des travailleurs intérimaires, des saisonniers, beaucoup d'auto-entrepreneurs. Ce sont des personnes qui ne pensaient jamais franchir les portes d'une antenne du Secours Populaire", regrette Emilie le Bigre, secrétaire générale de la fédération de Seine-Maritime.
"C'est le confinement, le chômage partiel, le manque de travail, les problèmes de santé, c'est un tout. On nage, on ne sait pas comment faire. On me donne 232 euros de RSA, c'est plus que précaire, j'ai deux enfants !", explique une Rouennaise qui vient pour la toute première fois. "Les bénévoles sont là, ils trouvent la solution, nous laissent pas dans la galère", ajoute-t-elle. Mais demander de l'aide, franchir le pas, ce n'est pas simple. "Ce n'est pas facile, quand on a travaillé toute sa vie et que d'un coup, on n'arrive plus à s'en sortir. J'ai vu des gens pleurer", indique Françoise.