Coronavirus : les Hauts-de-France votent un plan de soutien économique de 327 millions d'euros
Le conseil régional a débloqué de nombreuses aides aux entreprises, au coeur de ses compétences, ainsi que des aides matérielles pour les personnels soignants notamment.
C'est une scène inhabituelle supplémentaire qui illustre le caractère exceptionnel de notre époque. Xavier Bertrand, seul au milieu de l'hémicycle du siège de la région Hauts-de-France, à Lille. Face à lui, les 170 sièges vides des conseillers régionaux.
Le président (divers droite) de l'exécutif régional a un écran géant face à lui avec les élus en visioconférence depuis leur domicile. Ils sont 67 à avoir pu se connecter. Marine Le Pen était absente mais le président du groupe RN, Philippe Eymery, était présent tout comme Sébastien Chenu, autre parole forte Le prédau sein du groupe politique d'extrême-droite à la région.
Philippe Eymery qui a précisé que "le Rassemblement National soutenait les mesures de la région pour éviter les faillites d'entreprises réclamant à l'Etat d'exonérer et non de reporter les charges sociales et fiscales le temps de l'arrêt de l'activité".
Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes Publics, était présent à cette visioconférence depuis son lieu de confinement à Paris.
Mesures d'urgence pour les compagnies de cars
200 compagnies de cars privés assurent habituellement les transports scolaires et les liaisons interurbaines dans les Hauts-de-France pour le compte du conseil régional, autorité organisatrice. Toutes ces liaisons sont stoppées depuis la mi-mars et le début du confinement. Malgré cela, la région va continuer de leur payer les acomptes pour "maintenir à flot les compagnies", justifie Franck Dhersin, le vice-président chargé des Transports, déduction faite des indemnités liées au chômage partiel. La Région consacre 235 millions d'euros à ces liaisons par route.
Prêts gratuits de voitures pour les personnels soignants
Les élus de la région ont adopté une délibération pour réorienter le dispositif "Proch'Emploi" qui met une voiture à disposition des demandeurs d'emplois en voie de réinsertion professionnelle. Les personnels soignants des hôpitaux, cliniques, Ephad, les étudiants en médecine, pharmacie, école d'infirmières, d'aide-soignantes (liste non-exhaustive) qui n'ont pas de véhicule pour rejoindre leur lieu de travail si indispensable en ces temps de crise sanitaire, vont également bénéficier du dispositif. Environ 150 voitures ont déjà été mis à leur disposition par la Région, la Direction régionale du Travail, des concessionnaires et constructeurs automobiles de la région (Toyota, Volkswagen,...), des garagistes...
Plusieurs dispositifs d'aide aux entreprises
Le président de la Région a ensuite détaille une batterie d'aides destinées aux entreprises de toutes tailles des Hauts-de-France :
Je ne cherche pas à faire le magicien et à aligner les chiffres
"La macro-économie n'a de sens que si on la raccroche à la micro-économie, c'est-à-dire si cet argent permet de soutenir des entreprises".
- - aides directes sous forme de prêt (121 millions d'euros).
- - fonds de secours en lien avec la CRCI (30 millions d'euros)
- - Prêts région/ BPI destinés aux très petites entreprises(36 millions d'euros)
- - Fonds national de solidarité (18 millions d'euros rien que sur le mois de mars)
- - Garantie bancaire via la BPI - Banque Publique d'Investissement (80 millions d'euros avec effet levier pouvant aller jusqu'à 200 millions d'euros).
- - Report des échéances de remboursement des prêts régionaux (6 millions d'euros)
Xavier Bertrand a prévenu, ce premier plan de soutien à l'économie régional n'est qu'un début, d'autres mesures d'aides seront prises :
ça n'est qu'une première tranche !
Mise en garde aux banquiers
Enfin, Xavier Bertrand a lancé un appel aux banques à faire preuve de compréhension envers les entreprises qui se retrouvent sans activité et en grandes difficultés. Il leur demande de ne pas appliquer d'agios et autres frais bancaires "sinon, je serai obligé de dire qui ne joue pas le jeu. Je ne vois pas au nom de quoi il n'y aurait que les bonnes entreprises qui seraient aidées.
On ne peut avoir le sentiment d'être dans un hôpital où on ne laisserait entrer que les biens portants, c'est pas possible.