Coronavirus : plusieurs milliers d'acteurs de la culture manifestent leur ras-le-bol dans la rue
Plusieurs milliers de professionnels du monde de la culture ont manifesté jeudi en France, sans attirer les foules, pour de nouveau crier leur ras-le-bol et demander la réouverture des lieux culturels, un an après les premières mesures de fermeture.
Un an après les premières mesures de fermeture, plusieurs milliers de professionnels du monde de la culture ont manifesté jeudi en France pour réclamer, à nouveau, la réouverture des lieux culturels. Le gouvernement, qui a fermé fin octobre les théâtres, musées et autres lieux culturels pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, n'a donné aucune date, attendant le résultat de plusieurs "concerts-tests" ainsi qu'une expertise sur la situation des intermittents, avant d'autoriser le retour du public.
Régisseur lumière dans le théâtre, Louis-Marie Hippolyte, 34 ans, a manifesté à Grenoble. "Ça fait un an qu'on est bloqué chez nous", a-t-il témoigné auprès de l'AFP. Depuis la crise sanitaire, il travaille "5 et 10 heures par mois" et vit de l'allocation pour les intermittents du spectacle.
Le théâtre de l'Odéon occupé à Paris
Colère partagée par Xavier, la quarantaine, rencontré par l'agence de presse dans le cortège parisien : "On est en train de crever !", a-t-il expliqué à l'AFP. "Avant le coronavirus, je gagnais bien ma vie en enchaînant les contrats longs et courts dans l'événementiel, mais depuis l'annulation des festivals, je ne peux que remplir le frigo et je ne peux plus payer mon loyer tous les mois".
Selon franceinfo, plusieurs dizaines d'intermittents du spectacle (artistes, techniciens..) occupaient le théâtre de l'Odéon à Paris dans la soirée. Des banderoles "Gouvernement disqualifié", "Culture sacrifiée" ont été déployées sur les balcons.
"Promesses pas tenues"
À Lyon, où ils étaient plusieurs centaines rassemblés devant la halle Tony Garnier, Antoine Galvani, du Snam-CGT, a estimé que "les promesses d'Emmanuel Macron ne sont pas tenues", alertant notamment sur l'"année blanche" (accordée aux intermittents), censée se terminer "fin août" tandis que les annulations de festivals d'été se succèdent. "Des concertations avec le ministère se tiennent depuis trois mois et on est toujours au point zéro", a-t-il dénoncé.
L'année blanche, annoncée en mai, correspond à la prolongation des droits d'indemnisation jusqu'au 31 août 2021 pour les intermittents arrivant en fin de droits entre le 1er mars 2020 et le 31 août 2021. Les professionnels de la culture réclament sa prolongation jusqu'en août 2022 et surtout, une réouverture des lieux culturels.