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Couvre-feu en Corse : une mesure discriminatoire ?
De nombreux commerçants inquiets pour leur avenir se sont rassemblés ce lundi devant les préfectures insulaires. Ils dénoncent le caractère discriminatoire des mesures de couvre-feu pour certaines activités.

L’inquiétude est toujours aussi grande chez les commerçants en raison du couvre-feu. Des rassemblements ont eu lieu ce lundi après-midi devant les préfectures de l’île. Une centaine de personnes à Bastia, quarante environ à Ajaccio où une délégation a été reçue par Pascal Lelarge, le préfet de Corse.
Deux poids, deux mesures
Parmi ces commerçants inquiets, beaucoup de cafetiers qui demandent une adaptation des mesures, par exemple, que les bars puissent rouvrir entre 6h00 et 18h00 en ne servant que des boissons non alcoolisées. Les établissements enregistrés comme restaurant ont, eux, le droit de servir des boissons non alcoolisées comme des cafés en dehors des repas.
César Borelli, propriétaire d'un bar à Ajaccio, fait partie de la délégation reçue à la préfecture : « Tout le monde a le droit de travailler…il y a certains restaurateurs qui ouvrent à 6h du matin ou l’après-midi, ils ne sont pas solidaires, un jour cela peut leur arriver et on ne sera pas solidaires non plus. »
La décision ne relève pas du préfet, mais ce dernier a affirmé qu'il ferait remonter au Gouvernement. Ce choix, c'est celui de l’État répond Pascal Lelarge, qui promet toutefois d'être bienveillant avec les bars qui font à manger : « Un restaurant, une brasserie peut servir le café le matin, elle n’a pas le droit de servir de l’alcool en dehors des repas, à condition que les gens soient assis. _Tout dépend du code APE, l’activité principale exercée, ça veut dire ce que ça veut dire…_s’il y a un cuisinier, une cuisine, de la restauration genre bar à vins où les gens font le repas on va considérer par pragmatisme que cela peut être un restaurant. Ce qu’il faut éviter c’est que la fermeture des uns entraine surcharge chez les autres et que le respect des gestes barrières ne soit plus là. »
« Nos établissements ne sont pas plus dangereux que les autres »
A Bastia, sous une pluie battante, une centaine de personnes, cafetiers, ou patrons de salles de gym, mais aussi des anonymes, se sont rassemblées devant la préfecture de Haute-Corse. S'ils ne contestent pas le risque, ils affirment qu'il y a dans ces décisions deux poids deux mesures. Filippo de Carlo est un de leurs porte-paroles : _« On réclame que ces mesures soient levées, c’est impossible économiquement on ne s’en sort pas, ça ne peut pas continuer comme ça cette politique discriminatoire…__Il n’y a pas de données réelles, scientifiques qui montrent que nos établissements sont plus dangereux que les autres…_si ce n’est que certains ne jouent pas le jeu mais on ne peut pas pénaliser toute une catégorie. En quoi nos établissements seraient plus dangereux que les bus de la CAB qui traversent la ville en 35 minutes, pleins à bloc ? »
Les cafetiers ont reçu le soutien de Pierre Savelli, Gilles Simeoni et Jean-Felix Acquaviva venus leur rendre visite. Le préfet de Haute-Corse, qui les a reçu, a indiqué que les bars titulaires d'une licence 3, qui leur permet de pratiquer la petite restauration, pouvaient rester ouverts.
« On ne pourra pas survivre »
Parmi les manifestants également, des gérants de salles de sport. Les salles de sport qui sont fermées alors que seuls les cours en extérieur sont autorisés. Un coup dur pour Laura Cagnac, responsable de la salle Fitness Park, ouverte depuis moins d'un an à Sarrola-Carcopino : « On a ouvert le 2 décembre 20219, on a pris le Covid, on a rouvert pour l’été qui est très calme pour nous…en septembre les gens sont restés en retrait à cause de cette atmosphère anxiogène. On comptait motiver les gens cet hiver et on ne nous laisse pas travailler. Économiquement comme psychologiquement c’est très compliqué, on est une dizaine au chômage…On aurait aimé avoir des horaires restreints, pouvoir travailler de 6h à 19h/20h, limiter le nombre de personnes__, avec 1600m2 l’espace est largement exploitable et confortable… »
Paul Luccacci dirige également une salle de sport, à la Marana au sud de la région bastiaise. Il était présent ce lundi devant la préfecture de Bastia : « Nous sommes très conscients de la gravité sanitaire mais on ne comprend pas les inégalités entre certains établissements_. Il y en a beaucoup qui reçoivent du public et sont même en contact physiquement et ont le droit d’exercer_ et nous nous n’avons pas le droit alors que nous prenons les mêmes mesures, n’avons pas de contacts avec nos clients et respectons les espaces en fonction de nos surfaces. On réclame d’être à égalité…on n’a toujours pas récupéré du premier confinement qu’on nous coupe la tête, on ne pourra pas survivre. »
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