Crise du coronavirus : les ventes de foie gras et canard à l’arrêt quasi-total
Les producteurs parlent d’une crise terrible. Les ventes de foie gras se sont effondrées depuis mars. Avec la fermeture des restaurants, ils n’ont quasiment plus de débouchés.
Les ventes de foie gras et de canard totalement à l’arrêt avec la crise du coronavirus. Et pourtant la filière a lancé un appel à la solidarité pour Pâques, « Mangez du foie gras ». Un appel qui a peu fonctionné selon des producteurs occitans. Le principal problème du canard et du foie gras, c’est qu’il n’a quasiment plus de débouchés. La consommation de canards et foie gras se fait à 76% dans les restaurants.
Autrement dit, les producteurs du Sud-Ouest n’ont plus personne à qui vendre. Les fermes sont donc à l’arrêt. "Les chambres froides sont pleines et ne sont pas extensibles" explique Philippe Baron, président régional des productions avicoles (grasses et maigres) et ancien président national des producteurs de foie gras. "On travaille sur une matière première vivante."
Évidemment on peut trouver du foie gras dans les grandes-surfaces. Mais le canard n’y est pas vraiment mis en avant. Et surtout, pendant la crise du Covid-19, les clients préfèrent des viandes considérées comme plus simples comme le poulet.
Une crise qui arrive après une autre
Une crise très dure pour une filière qui se remet à peine de la crise de la grippe aviaire qui a fragilisé beaucoup d’exploitations en Occitanie (avant l’arrivée du Covid-19, la filière du foie se relevait à peine des abattages massifs de 2016 et 2017, à la suite des crises aviaires, qui avaient fait dégringoler sa production de 40%). Et c’est surtout une crise qui risque de durer. On ne sait pas encore quand les restaurants vont rouvrir. Mais les producteurs ont aussi peur que beaucoup d’établissements ne se relèvent pas ou en tout cas pas à court terme." Les gens n'iront sans doute pas au restaurant tout de suite."
La filière foie gras en Occitanie ce sont environ 600 producteurs et 9,5 millions de têtes pour une année normale, soit environ un quart de la production nationale.