Déconfinement : des bars parisiens n'ont pas attendu le 2 juin pour rouvrir leurs terrasses
Ils étaient trop pressés de resservir en terrasse. Deux bars parisiens ont installé dès ce vendredi chaises, tables et servi des verres à des clients dans le 18e arrondissement de Paris alors qu'ils ne peuvent le faire qu'à partir du 2 juin. La police serait intervenue pour renvoyer les clients.
Ils pensaient peut-être prendre un peu d'avance dès ce dernier week-end de mai ou ils n'en pouvaient plus d'attendre. Alors que le gouvernement va permettre aux bars, bistrots et restaurants de rouvrir dans les zones vertes dès le 2 juin, en Île-de-France, classée en orange sur la carte, il ne sera possible que de rouvrir les terrasses à partir de ce mardi.
Pourtant, dans le quartier Jules-Joffrin, situé dans le 18e arrondissement de Paris, deux bars ont décidé d'ouvrir avant l'heure, dès ce vendredi et de servir des clients installés en terrasse. Ce qui a beaucoup étonné voisins et passants du quartier, qui n'en croyaient pas leurs yeux.
"À leur place, j'aurais attendu"
Ce samedi après-midi, les fameuses terrasses avaient déjà disparu. Les bars sont de nouveau rideaux tirés et pourraient bien le rester même après le 2 juin pour avoir bravé l'interdit. Habitant le quartier, Richard passe dans la rue vendredi soir et croit rêver : "Il y avait plusieurs tables, sur les deux cafés et pour pouvoir rentrer chez soi, il fallait passer par la route", explique-t-il.
Lui et son ami Alain, qui préfèrent prendre une bière à emporter et se poser sur un banc dans la rue, ne comprennent pas l’idée de rouvrir avant l’heure. "C'est comme un 100 mètres, on part au coup de feu d'habitude, on ne part pas avant", ironise Alain. "Ils ont un peu triché on va dire. Ils ont galéré pendant huit ou dix semaines et ils savaient très bien qu'ils pouvaient faire quelque chose. À leur place j'aurais attendu un peu", estime Richard.
Une "concurrence déloyale"
Selon lui, ce vendredi en début de soirée, la police a demandé à tous les clients de quitter les lieux. L’établissement risque la fermeture administrative et 4.500 euros d’amende. "On essaye de respecter tout et eux tentent le coup", commente un couple qui tient le bistro d'à-côté. "C'est une concurrence déloyale c'est clair. On trouve ça dommage de pas attendre, ça peut mettre une mauvaise image de marque aux autres établissements voisins."
Le couple compte maintenant les heures avant de pouvoir accueillir de nouveau ses habitués en toute légalité... à partir de mardi.