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''J'ouvre la salle de mon restaurant à midi quoi qu'il en coûte'', Pascal, un restaurateur Biterrois

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Pascal, un restaurateur Biterrois a décidé d'ouvrir son restaurant à sa clientèle ce mardi midi. Une désobéissance qui pourrait coûter cher à ce rebelle qui ne demande qu'à travailler et sauver son établissement "La Corde à linges". Depuis quelques jours, il subit des menaces déplacées.

Pascal Bernard, le patron du restaurant "La Corde à Linges" à Béziers Pascal Bernard, le patron du restaurant "La Corde à Linges" à Béziers
Pascal Bernard, le patron du restaurant "La Corde à Linges" à Béziers © Radio France - Stéfane Pocher

Un restaurateur Biterrois a l'intention de servir, en début de semaine, ses spécialités à ses clients dans la salle de son établissement au risque d'avoir une fermeture administrative. Uniquement deux à trois tables espacées de cinq mètres par solidarité à tous ceux qui ont décidé partout en France d'en faire autant, dix mois après le premier confinement. Répondant à l’appel lancé sur les réseaux sociaux, plusieurs professionnels comme lui affirment qu’ils ouvriront leurs restaurants ce 1er février. Le lundi étant son jour de repos hebdo, c'est donc ce mardi, qu'il passe à l'action.

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Objectif : faire entendre au gouvernement leur ras-le-bol et militer pour la réouverture de leurs établissements

Pascal Bernard, un ancien de la bande à Michou s'est installé au printemps 2020, 25 boulevard de Strasbourg derrière la sous-préfecture de Béziers. 

Cette installation en plein confinement était programmée. Auparavant, le restaurateur était installé en face de la Cathédrale de Béziers. Pendant trois ans, ce dernier organisait des cabarets deux fois par mois pendant l'hiver. Mais à la suite de plaintes de riverains, le propriétaire des lieux a mis fin à son bail.

Aujourd'hui, Pascal ne perçoit aucune aide de l'État. Les quatre demandes ont toutes essuyé des refus assure ce professionnel de la restauration. Toutes ses économies ont été investies dans cet établissement d'une trentaine de tables.

"Je n'ai plus rien. J'ai investi tout ce qu'il me restait."

Pascal Bernard vit uniquement aujourd'hui des plats à emporter proposés et des livraisons qu'il assure lui-même. Une dizaine de repas par jour en moyenne. Mais pas de quoi survivre. Le nécessaire pour payer les charges.

Cette semaine, il a donc décidé de rejoindre le mouvement national de ces restaurateurs qui ont décidé de bafouer l'arrêté interdisant de servir en salle. Cette ouverture totalement illégale pourrait lui coûter. "Ce rebelle" ne demande qu'à travailler et sauver son restaurant "La Corde à linges".

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"Je n'ai pas le choix" dit-il. "Je n'ai plus rien. J'ai tout investi dans mon restaurant. Je vais tout perdre si je ne trouve pas une solution très rapidement. La vente à emporter ne suffit pas. J'ai besoin de trésorerie."

Déchaînement de haine suite à cette annonce

Sur sa page Facebook Pascal Bernard a donc informé ses fans qu'il avait l'intention d'ouvrir. Depuis 10 jours, il reçoit tous les jours une dizaine d'appels téléphoniques. Des menaces de morts, des insultes. Quelques soutiens. Cet harcèlement n'entame en rien sa détermination. Pascal Bernard connaît les risques : fermeture administrative, garde à vue possible, amendes.

Délation en série

Depuis son annonce, la police a été alertée par des Biterrois de cette intention d'ouvrir. "C'est impensable cette délation. Cela me rappelle une bien triste époque". Pascal Bernard se sent bien seul dans ce combat. "Je n'ai eu aucun soutien des autres professionnels. C'est chacun pour soi. Quel dommage. Mais nous aurons peut-être des surprises."

Restaurant La Corde à linges Béziers
Restaurant La Corde à linges Béziers © Radio France - Stéfane PoOcher
Restaurant La Corde à linges Béziers
Restaurant La Corde à linges Béziers © Radio France - Stéfane Pocher
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