Des habitants de la Villeneuve portent plainte contre leur bailleur pour mise en danger de la vie d'autrui
A Grenoble dans le quartier de la Villeneuve, les habitants du 10-20 Galerie de l'Arlequin ont peur : des incendies réguliers, aucune sécurité, des issues de secours murées... Ils accusent leur bailleur social, la CDC Habitat, de les pousser à déménager pour pouvoir démolir l'immeuble.

Ils accusent leur bailleur social de les pousser à bout pour qu'ils partent, avant de démolir l'immeuble. A Grenoble, dans le quartier de la Villeneuve, l'association Droit au Logement (DAL 38) et le collectif des habitants du 10-20 Galeries de l'Arlequin ont organisé vendredi une visite des parties communes de leur immeuble : hall, escaliers, coursives, après deux incendies volontaires les 11 et 17 décembre dernier.

Cette galerie, où vivaient 191 familles, va être démolie. N'y vivent plus que 18 habitants, dont la plupart ne veulent pas partir. En attendant, ils dénoncent l'attitude de leur bailleur social : la CDC Habitat, qui refuse selon les habitants d'entretenir les parties communes. Pour les habitants, c'est une façon de les faire craquer, et donc, de les inciter à partir.
Avec une seule allumette tout crame, et nous avec !
Mélanie habite le 10-20 Galerie de l'Arlequin depuis 1986. Elle a peur qu'un nouvel incendie ne se déclare : "Rien n'est entretenu, il n'y a aucune sécurité quant aux incendies, et il y en a eu deux récemment : un dans la coursive du 21, le 11 décembre, et un autre six jours plus tard. C'est au bailleur d'entretenir les communs, il ne le fait pas, alors moi je le fais, pendant des jours ! La police m'a vu, m'a demandé ce que je faisais : j'étais en train de débarrasser une colonne technique qui était plein de plastique, de couvertures, de vélos... Avec une seule allumette tout crame, et nous avec !"

Virgile vit Galerie de l'Arlequin depuis son enfance. Il a déposé plainte contre le bailleur social CDC Habitat. "Clairement, depuis quelques temps, on sent une envie du bailleur de nous faire ressentir une insécurité, pour pouvoir nous reloger au plus vite et pas forcément dans les meilleures conditions ! On est délaissés, par contre, il y a de l'argent pour installer des portes anti-squat... Et visiblement énormément d'argent pour arriver au bout de ce projet, de laisser vacants ces 191 logements."

Réparer les portes coupe-feu et coupe-fumée, ne pas murer les issues de secours, enlever les encombrants qui traînent...
L'association DAL 38 soutient la démarche des habitants. Raphaël, membre de l'association, explique : "On a demandé au bailleur de réparer les portes coupe-feu et coupe-fumées, de ne pas murer les issues de secours, d'enlever les encombrants qui traînent... Donc on a déposé plainte contre la CDC Habitat pour mise en danger de la vie d'autrui, car ce bailleur ne fait pas son boulot. Il provoque le départ des derniers habitants, qui du coup vont partir dans des conditions qui ne sont pas correctes, dans des _logements plus petits et plus chers_." Quant au principal intéressé, le bailleur social CDC Habitat, il n'a pas répondu à nos sollicitations.