Des journalistes caillassés et coursés en marge de la manif, samedi, à Nantes

C'est en tout début de manif que ça s'est passé. "On a commencé avec une altercation entre des jeunes et une équipe de BFM TV, sur l'île Feydau. Ils se sont fait agresser devant nous. On a essayé de s'interposer, mais l'un d'eux a quand même pris un coup de poing", raconte Sébastien Evrard, qui est photographe à l'AFP. "Ils nous ont ensuite coursés sur l'île Feydau sur une bonne centaine de mètres en nous caillassant. A ce moment-là, on était 7. 6 photographes et une JRI (journaliste-cameraman, Ndlr) de Télé Nantes. A priori, ils voulaient s'en prendre au matériel. En plus, on a n'a pas eu le temps de mettre notre casque. Donc quand on courait, ça tombait à notre gauche, à notre droite. On a frôlé l'accident".

ⓘ Publicité

Une dent cassée pour un journaliste de BFM TV

Même récit de la part Pierre-Emmanuel Besset, le cameraman de BFM TV. "Le rédacteur était en train de parler, j'avais moi-même la caméra en plein direct, et on a vu un groupe de 5-6, peut-être un peu plus, courir vers nous. On s'est dit qu'ils avaient envie de se montrer à la télé. Mais après, c'est allé très vite, c'est tout un groupe cagoulé qui a couru vers nous. Ils ont tenté de m'arracher la caméra, ils ont arraché un micro, ils ont arraché les câbles. Le journaliste rédacteur qui était derrière a directement pris un coup de poing ! Il a eu une dent cassée ! C'était des gens qui avaient décidé d'en découdre, de prendre les journalistes pour cible, de frapper et de prendre le matériel".

Je fais ce métier depuis une vingtaine d'année, me faire courser, c'est la première fois

Le club de la presse Nantes-Atlantique dénonce ces violences et assure que, "depuis environ deux ans, les journalistes sont de plus en plus souvent victimes d'insultes et d'agressions lors de l'exercice de leur profession". Sébastien Evrard, le photographe de l'AFP poursuit : "Je fais ce métier depuis une vingtaine d'années, j'ai fait pas mal de maintien de l'ordre, dans les cités en région parisienne, à Notre-Dame-des-Landes, ça arrive d'être pris à partie de temps en temps, de se faire caillasser, très rarement. Là, courser, c'est la première fois".