Des policiers du Périgord dans la marche de la colère à Paris
Une dizaine de policiers périgourdins sont partis pour Paris ce mercredi 2 octobre. Ils participent à la marche de la colère pour dénoncer le malaise de leur profession.
Les policiers périgourdins sont partis tôt ce mercredi 2 octobre pour rejoindre Paris. Ils manifestent à 12h30 entre Bastille et République avec leurs collègues venus de partout en France pour une "marche de la colère". Pour la première fois depuis 2001, tous les syndicats de police ont appelés à manifester ensemble.
Interview de Patrick Benoît, secrétaire départemental du syndicat Alliance en Dordogne
On en a marre de pleurer les autres ! Patrick Benoît
Patrick Benoît, secrétaire départemental du syndicat Alliance en Dordogne était l'invité de France Bleu Périgord matin. Le policier dénonce le nombre de suicide au sein de sa profession, "une cinquantaine depuis le début de l'année. On fait cette marche de la colère parce qu'on en a marre de pleurer les autres. On dénonce l'absence de mesures sociales au sein du ministère de l'Intérieur".
Il y a des collègues en Dordogne qui sont en réelle souffrance à cause des conditions de travail
Alliance dénonce une augmentation des agressions
Selon Patrick Benoît, les agressions envers les policiers "sont en augmentation" en Dordogne, "que ce soit des outrages, des violences, des rebellions. Le policier est de plus en plus méfiant vis-à-vis des personnes qu'il croise". Le syndicaliste dénonce la stigmatisation des policiers et ce, même en Dordogne. Ils sont associés selon lui au terme de "policier-agresseur" depuis les mobilisations de Gilets Jaunes.
Le secrétaire départemental d'Alliance dénonce un manque de moyen en Dordogne, des voitures d'interventions qui ne sont pas entretenues et qui sont "immobilisées par manque de contrôle technique". Patrick Benoît affirme également que les policiers de Périgueux sont toujours dans le flou concernant le déménagement du commissariat.
Les policiers manifestent pour défendre leur régime de retraite
Autre revendication des policiers, la défense de leur régime des retraites. Le ministre de l'Intérieur a promis le 17 septembre dernier qu'il défendrait "jusqu'au bout la spécificité du statut" mais les policiers restent inquiets. Le gouvernement souhaite supprimer les 42 régimes de retraite spécifique pour n'avoir plus qu'un seul régime de retraite universel à point.
Patrick Benoît justifie la spécificité de ce régime par les conditions de travail "difficile" des policiers avec "des horaires difficiles, on est en première ligne, on subit beaucoup et je ne vois pas un fonctionnaire de police à 62 ou 65 ans faire du travail de police secours car c'est de plus en plus éreintant".