Réveil douloureux à Fessenheim, après l'arrêt du réacteur n°1 de la centrale nucléaire
La premier réacteur de la centrale nucléaire alsacienne a été débranché définitivement dans la nuit de vendredi à samedi. Des élus se sont rassemblés samedi matin.
Bonnet rouge sur la tête, écharpe tricolore en bandoulière, des élus locaux se sont rendus à pied du centre-ville de Fessenheim (Haut-Rhin) jusqu'à la centrale nucléaire samedi 22 février au matin, quelques heures après l'arrêt du premier réacteur, qui a été débranché définitivement dans la nuit de vendredi à samedi, vers 2h du matin.
Le maire de Fessenheim, le président de la communauté de communes et Jean-Luc Cardoso, délégué CGT de la centrale, ont pris la parole, faisant part de leur inquiétude pour l'avenir du territoire. Une banderole "Le César de la promesse non tenue est attribué au gouvernement Macron" a été déployée.
Pour Jean-Luc Cardoso, technicien d'exploitation depuis 30 ans à Fessenheim, la nuit a été difficile. "Nous étions en salle des commandes. C'est un moment particulier", a-t-il déclaré samedi matin sur franceinfo. Et d'ajouter :
"Dans la salle des commandes, nous étions tous un peu émus de la situation".
La veille, des salariés avaient menacé de ne pas respecter la procédure d'arrêt. Mais tout s'est déroulé sans problème, selon EDF. "C'était une forme de responsabilité, explique le délégué CGT. Nous étions chargés d'arrêter la tranche, (...) il n'y avait pas vraiment de raison à ce qu'on déborde sur la mise en arrêt." Le secrétaire d'Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon a salué samedi matin le professionnalisme des salariés et a dit comprendre leur inquiétude.
Emmanuelle Wargon s'engage samedi matin à ce qu les 750 salariés de la centrale nucléaire de Fessenheim aient tous une proposition de reclassement chez EDF. Elle affirme que les 350 sous-traitants et prestataires seront tous accompagnés. Les salariés continuent de leur côté à demander un meilleur accompagnement, et la CGT n'exclut pas de faire traîner l'arrêt du deuxième réacteur, prévu pour fin juin.