Etudiants et professeurs d'université dans la rue à Brest
Privés de cours en amphi depuis 3 mois en raison de la crise sanitaire, environ 600 étudiants ont manifesté mardi à Brest pour exiger la réouverture immédiate des universités. Une revendication exprimée aussi par des salariés et des enseignants de l'Université de Bretagne Occidentale (UBO).
Sur les pancartes, les mots en disent long sur leurs maux : "Un jeune, une dépression", "Coulez jeunesse", "Pas d'amphi, pas de vie", ou encore "Donnez-nous la faculté de croire en l'avenir". Ce sont des centaines d'étudiants proches du désespoir qui ont défilé sous la pluie ce mardi 26 janvier dans le centre-ville de Brest. Derrière une banderole où l'on peut lire "Notre avenir n'est pas un crash-test monsieur Castex", Adèle, en troisième année de licence sciences sanitaires et sociales, en a gros sur le cœur : "on parle de tout le monde sauf de nous, on est un peu ignorés et ce serait bien de pouvoir reprendre la fac un jour."
Depuis fin octobre, les cours sur ordinateur sont redevenus la norme. "La situation n'est plus tenable", estime Tangi Desmarest, membre de la Fédé B, qui regroupe les associations étudiantes de la pointe bretonne.
ECOUTEZ Tangi Desmarest, étudiant en 2e année de sciences
C'est inhumain
Dans le cortège, des salariés de l'UBO sont présents. Certains doublement concernés, en tant que parent d'étudiants. Beaucoup d'enseignants sont eux aussi venus dire leur colère devant "le mépris gouvernemental". Murielle Taillens, maître de conférences à l'IUT de Brest, fustige les directives qui changent sans cesse et l'inhumanité des cours en distanciel. "Ce n'est pas de l'enseignement", selon elle.
ECOUTEZ Murielle Taillens, maître de conférences à l'IUT de Brest.
Déprime
Tout seul au milieu des manifestants, Hamza est en France depuis quelques mois. Cet étudiant marocain, en première année de licence d'administration publique, ne connaît personne ou presque. "Je suis moins motivé qu'avant, les cours en distanciel ça déprime un peu. J'espère que ça va s'arrêter le plus tôt possible, sinon c'est mort."