Face à la précarité étudiante, un collectif grenoblois organise l'aide alimentaire
Les étudiants font partie des plus touchés par la crise sanitaire et subissent une précarité de plus en plus importante. Pour leur venir en aide, le collectif grenoblois Génération précarité organise chaque semaine des distributions gratuites de produits alimentaires et d'hygiène.
Avec la crise sanitaire, la précarité étudiante ne cesse de grandir. Le premier confinement avait déjà fortement impacté le milieu étudiant. En France, 33% d'entre eux se disaient en détresse financière selon l'association grenobloise Génération Précarité.
"La précarité existait bien avant mais les confinements sont des catalyseurs et ce deuxième confinement, la situation empire à la fois psychologiquement et financièrement", explique Hugo Prevost, bénévole dans le collectif Génération Précarité.
Hugo Prevost, bénévole à Génération Précarité.
Plusieurs distributions alimentaires chaque semaine
Le collectif a décidé d'organiser des distributions gratuites de produits d'hygiène et alimentaires chaque semaine afin de venir en aide aux étudiants les plus démunis. Les produits viennent de dons du CCAS (Centre communal d'action sociale) de Grenoble ou sont collectés dans les supermarchés. Aucune justification ni réservation n'est nécessaire pour bénéficier de l'aide.
REPORTAGE Les étudiants grenoblois précaires bénéficient d'une aide alimentaire.
Ce dimanche, une centaine de paniers ont été distribués devant la résidence du CROUS du Rabot, sur les hauteurs de Grenoble. Pour beaucoup ces produits alimentaires sont les seuls qu'ils avaleront pendant une semaine car ils n'ont pas les moyens de faire les courses. Amjad repart avec un sac rempli de pâtes, riz, conserves de légumes et de poisson mais aussi du savon. Une aide plus que nécessaire pour l'étudiant algérien qui vient d'arriver en France pour faire un post-doctorat en architecture. "Je n'arrive pas à trouver de travaille avec le coronavirus alors l'association m'aide à surmonter cette période", confie l'étudiant de 28 ans.
Devant le stand des produits d'hygiène, Namia est ravie de voir des protections hygiéniques "ça coûte cher et il est difficile d'en trouver à des prix raisonnables dans les commerces alors ça pèse beaucoup sur mon budget", raconte-t-elle. C'est la première foi que Namia vient à une distribution mais Tibor, lui, a l'habitude de ce rendez-vous. Depuis la rentrée, c'est ce qui lui permet d'avoir suffisamment d'argent de côté pour payer son loyer de 170 euros à la cité du Rabot. "Ici on a beaucoup de chance, les chambres sont vraiment peu chères et sans cette aide, je serais tout le temps dans le rouge", assure le jeune homme. Il s'estime tout de même chanceux car il vient de décrocher un petit boulot à temps partiel dans une épicerie. Dans un mois, il touchera son premier salaire, un vrai soulagement.
Une pétition pour réclamer des aides supplémentaires
Depuis début septembre, le collectif Génération précarité a lancé une pétition pour réclamer la création d'un plan local de lutte contre la précarité de la jeunesse à Grenoble. Les bénévoles demandent notamment la gratuité de la facture d’ouverture de compte Gaz Electricité de Grenoble et Eaux De Grenoble Alpes pour les 16/25 ans, la gratuité des transports en commun et des Métrovélos, une aide au déménagement de 100 euros ou encore le remboursement de 10 euros de courses de première nécessité par semaine et le remboursement intégral des protections périodiques.
Pour savoir où se tiendra la prochaine distribution alimentaire à Grenoble, rendez-vous sur la page Facebook du collectif Génération précarité.