Fermeture de Michelin à La Roche-sur-Yon : les salariés devront rembourser les pneus de leurs voitures
Les salariés de l'usine Michelin de La Roche-sur-Yon (Vendée), qui va bientôt fermer ses portes, vont devoir rembourser ou rendre les pneus achetés à bas prix à l'entreprise pour leurs véhicules personnels s'ils quittent le groupe, selon la CGT, qui dénonce "une mesquinerie".
Ils partiront avec un chèque mais sans leurs pneus : les 600 salariés de l'usine Michelin de La Roche-sur-Yon (Vendée), qui doit fermer d'ici la fin de l'année 2020 voire avant à en croire la direction, vont devoir rembourser ou rendre les pneus qu'ils achètent à bas prix auprès de leur entreprise, selon la CGT. Cette mesure a été annoncée au mois de décembre mais n'est révélée que samedi 1er février. Le syndicat du site dénonce "une mesquinerie" de la part de la direction du groupe.
Ces gens-là ne vivent pas dans le même monde que nous
Chaque année, tous les salariés du groupe Michelin peuvent acheter un jeu de quatre pneus de la marque pour équiper leur véhicule personnel. Ils payent environ 25% du prix public pour le montage de cet équipement sur leur voiture. Lors des négociations ouvertes dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), la CGT du site vendéen a demandé que chaque personne licenciée reparte avec un jeu de pneus neufs gratuits. La direction a refusé cette demande en décembre et, d'après la CGT, précisé que les salariés licenciés devraient rendre leurs pneus ou les racheter à l'entreprise, à un prix variable en fonction de l'usure.
"Nous faire travailler dans le groupe Michelin et nous faire payer des pneus lorsqu'on est licenciés, c'est très petit", s'agace Anthony Guilloteau, délégué syndical CGT sur le site vendéen. "Il y a du dégoût par rapport à l'entreprise et cette direction pour qui un euro est un euro. Cependant, cet euro n'est pas donné en plus aux salariés : c'est faire du fric pour le donner aux actionnaires !", dénonce l'élu. Pour le syndicaliste, cette décision de la direction démontre "qu'il n'y a pas d'humanité chez Michelin". Il affirme : "Ces gens-là ne vivent pas dans le même monde que nous. Ils ne sont pas à 100 euros près à la fin du mois, comme certains salariés."