Fin d'un conflit social à la clinique des Grands-Chênes à Bordeaux
Après quatre jours d'une grève intersyndicale suivie à plus de 90% par le personnel, un accord a enfin été trouvé entre la direction et les syndicats. Les membres du personnel sont soulagés, les patients vont pouvoir retrouver leur chambre.

Cela faisait quatre jours que ça durait. Selon les syndicats, plus de 90% du personnel a suivi le mouvement de grève engagé depuis mardi dernier. Ils réclamaient de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaire, gelé pour le moment. Ce vendredi, les négociations ont abouti à un accord : les syndicats ont dû tout de même revoir leurs prétentions à la baisse. Ils ont finalement obtenu 27 euros bruts mensuel pour les salaires de moins de 1500 euros ; 1,3% pour tous les autres et 300 euros de prime de fin d'année au lieu des 500 demandés à la base. Des groupes de travail vont se mettre en place pour améliorer les conditions de travail.
Soulagement pour le personnel, pour les patients aussi
Pour les salariés, c'est un soulagement, d'autant que les quatre jours de grève ne seront pas décomptés simultanément sur le salaire de décembre mais sur les quatre premiers mois de 2016. Les patients, restés dans l'incertitude jusque là, sont eux aussi rassurés. La direction avait été obligée d'en évacuer une partie, certains vers d'autres établissements Korian, voire même chez eux pour ceux qui ne nécessitaient pas les plus grands soins. D'autres sont restés au centre de rééducation de Bordeaux-Caudéran, 55 patients en tout mais plusieurs s'interrogeaient déjà sur leur sort si un accord n'était pas vite trouvé.
Les conditions de travail en cause, les conditions matérielles aussi
Le salaire, le manque de temps pour l'administratif, mais aussi le manque de moyens matériels pour certains corps de métiers. Les patients l'ont bien remarqué, c'est le cas de Philippe : "ils ont des gens de qualité, mais leur outil se dégrade. Dans les chambres, c'est impossible de fermer certaines chambres, dans la salle de bain il y a du bois non traité. Avec le chiffre d'affaires qu'ils ont fait, c'est inadmissible d'avoir un bâtiment comme celui-là, dégradé. Je discutais avec des gens qui sont là depuis plus de trente ans, ils le disent eux-même : ça s'est dégradé depuis que Korian a racheté. Je travaille dans une entreprise de travaux publics, le matériel ça coûte cher, je le sais. On ne l'entretient pas à cause de ça, mais là c'est de la santé dont il s'agit, c'est plus grave."

Ce à quoi le directeur se défend : "je suis très surpris, nous sommes un établissement qui réalise énormément d'investissements. Sur trois ans, nous avons réalisé 1,8 millions d'euros d'investissements. Nous avons beaucoup de matériel, tous nos lits sont électriques. Nous sommes en train de changer tout notre système téléphonique, il y en a pour plus de 100 000 euros. Nous avons du matériel de rééducation de plusieurs centaines de milliers d'euros. Ce sont des accusations infondées."
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