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General Electric à Belfort : le dossier chaud de la rentrée qui inquiète les élus locaux

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Face aux mauvais résultats de GE au second semestre, syndicats et élus locaux s'interrogent sur les réelles intentions du groupe américain concernant l'avenir industriel du site General Electric de Belfort, alors que le plan de relance pour l'économie doit être présenté la semaine prochaine.

La direction s'était engagée à repositionner Belfort comme centre d'excellence de la turbine 50 Hz (photo d'illustration) La direction s'était engagée à repositionner Belfort comme centre d'excellence de la turbine 50 Hz (photo d'illustration)
La direction s'était engagée à repositionner Belfort comme centre d'excellence de la turbine 50 Hz (photo d'illustration) © Maxppp - Maxppp

Quel avenir pour le site industriel General Electric de Belfort ? En pleine crise de Covid-19, et à quelques jours de la présentation du plan de relance de l'économie française , le sujet inquiète les syndicats et les élus locaux. Le groupe américain accuse une perte nette de 2,18 milliards de dollars au second semestre, et la division Power de GE, qui fabrique notamment à Belfort, la turbine à vapeur Arabelle, est en repli de 11%.

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On touche à la souveraineté de la France puisque la turbine Arabelle, produite à Belfort, équipe les 56 réacteurs du parc nucléaire français mais aussi les futurs EPR (Marie-Guite Dufay)

"Ces lourdes pertes financières mettent en difficulté toutes les activités de GE et en particulier la division aéronautique qui était jusqu'alors une source majeure de profits", écrit dans un courrier envoyé au Président de la République, Marie-Guite Dufay, la présidente PS de la Région Bourgogne Franche-Comté.

"Larry Culp (le PDG de General Electric aux Etats-Unis NDLR) n'a jamais exclu de nouvelles réductions d'effectifs pour combler ces pertes et sa volonté non dissimulée de poursuivre le démantèlement des activités d'Alstom me fait craindre le pire", insiste Marie-Guite Dufay.

Inquiétudes pour la filière hydrogène

De son côté, le maire LR de Belfort, Damien Meslot, s'interroge sur les réelles intentions de GE concernant la filière hydrogène, qui compte 90 salariés à Belfort. "En effet, l’hydraulique ne semble pas être la priorité du groupe qui a supprimé près de 25% des postes liés à cette activité dans le monde en 2017".

Le maire de Belfort annonce qu'il rencontrera Hugh Bailey, le directeur général de GE France, le vendredi 4 septembre. "Au cours de cet entretien, je ne manquerai pas de rappeler à M. Bailey les atouts des salariés du site de Belfort, qui ont déjà fait de nombreuses concessions, ainsi que les engagements pris par le groupe".

Les parlementaires Cédric Perrin, Ian Boucard, Michel Zumkeller ainsi que le président du département Florian Bouquet ont également écrit un courrier au Ministre de l'Economie Bruno Lemaire.

Une vision court-termiste

"La stratégie financière court-termiste du groupe ne se matérialise que par des réductions des budgets de développement, des investissements, des effectifs ainsi que des fermetures de sites", déploraient les syndicats le 8 juillet dernier à l'issue du comité groupe France de General Electric.

Dans le cadre des négociations sur le plan social en octobre 2019 , la direction s'était engagée à mettre en place un projet industriel repositionnant Belfort comme centre d'excellence de la turbine 50 Hz, mais les dernières annonces inquiètent les syndicats.

"La nomination récente de Joe Anis, basé à Dubaï (et non à Belfort NDLR), comme directeur de la région Europe, Afrique et Moyen-Orient" est, selon eux, "contraire à l'accord de 2014 et aux accords de 2019". "Par ailleurs, GE ne respecte pas ses engagements de maintien de la ligne stator-combustion jusqu'à conversion progressive de ses personnels vers de nouvelles activités, et création de 200 emplois à l'horizon 2023", écrivent-ils dans un communiqué.

Nous voulons une participation concrète et significative de General Electric dans le plan de relance

Selon les syndicats, "l’Etat a le devoir d’associer les expertises et capacités des 13.000 salariés GE France via son plan de relance (dans les secteurs de l'hydrogène, du nucléaire et de l'éolien NDLR) et il serait incompréhensible que l’Etat ne saisisse pas cette opportunité au regard de la crise économique à venir".

Le plan de relance économique de 100 milliards d'euros sera présenté le jeudi 3 septembre par le gouvernement. Mardi dernier, le nouveau Préfet du Territoire de Belfort Jean-Marie Girier a rencontré la direction, puis les syndicats de l'entité turbines gaz de GE Belfort, en précisant que ses priorités étaient "l'emploi, l'innovation et l'industrie sur le Territoire".

>>> Réécoutez l'interview de Philippe Petitcolin, délégué CFE-CGC de General Electric à Belfort : Ils ont fait l'actu, sur franceinfo : "Sans projet industriel, c'est une fermeture dans trois ou quatre ans".

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