SMIC, heures supplémentaires, CSG, prime de fin d'année : les annonces d'Emmanuel Macron en réponse aux gilets jaunes
Emmanuel Macron a décrété "l'état d'urgence économique et social" dans une allocution lundi soir. Le chef de l'Etat a annoncé plusieurs nouveaux gestes pour apaiser les gilets jaunes, deux jours après le quatrième samedi de manifestations.
Annonces et mea culpa. Dans une allocution de 13 minutes depuis l'Elysée, Emmanuel Macron s'est adressé à la Nation lundi soir et a dit ressentir comme "juste à bien des égards" la colère des gilets jaunes. Évoquant "40 années de malaise qui ressurgissent", il a affirmé avoir conscience qu'il lui était "arrivé de blesser" certains par ses propos.
Le chef de l'Etat a par ailleurs décrété lundi l'"état d'urgence économique et sociale" avec plusieurs mesures annoncées : hausse du SMIC de 100 euros, annulation de la hausse de la CSG pour les retraités percevant moins de 2.000 euros et défiscalisation des heures supplémentaires.
"Nous voulons une France où on peut vivre dignement de son travail, sur ce point nous sommes allés trop lentement", a estimé le chef de l'Etat.
Et de préciser : "Je demande au gouvernement et au Parlement de faire le nécessaire afin qu'on puisse vivre mieux de son travail dès le début de l'année prochaine".
Les annonces d'Emmanuel Macron
- SMIC : "le salaire d'un travailleur au SMIC augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu'il en coute un euro de plus pour l'employeur", a annoncé le chef de l'Etat. Cette hausse vient, par abondement de l'Etat, en complément de l'augmentation de 1,8% qui devait intervenir en janvier prochain. Elle était prévue, mais sur l'ensemble du quinquennat.
- Le président de la République a également demandé "à tous les employeurs qui le peuvent" de verser "une prime de fin d'année à leurs employés" qui elle aussi sera sans impôt ni charge.
- Suppression dès 2019 de la hausse de la CSG subie cette année "pour ceux qui touchent moins de 2.000 euros par mois". A l'heure actuelle, seuls les retraités gagnant moins de 1.200 euros environ en étaient exemptés.
- Heures supplémentaires "sans impôt ni charges dès 2019". Cette mesure avait été mise en place sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.
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Pas de retour de l’impôt sur la fortune (ISF). Emmanuel Macron ne reviendra pas sur cette mesure : "Pendant près de quarante ans, il a existé. Vivions-nous mieux pendant cette période ? Les plus riches partaient et le niveau de vie faiblissait", a-t-il justifié. "Revenir en arrière nous affaiblirait".
- Lutte contre l'évasion fiscale : les dirigeants des grandes entreprises françaises devront verser "leurs impôts en France"
- Taxation en France des grandes entreprises qui réalisent des bénéfices en France (allusion à la taxation des Gafa).
- Le Premier ministre Edouard Philippe présentera ces mesures à l'Assemblée mercredi.
- D'autres annonces pour les entreprises sont prévues dans les jours qui viennent, après une réunion des grandes entreprises.
- La consultation nationale annoncée sera élargie à la représentation politique, au mode de scrutin, prise en compte du vote blanc, au rôle des maires, à la décentralisation, organisation de l'Etat.
- Il faudra "aborder" la question de l'immigration.
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Un coût estimé entre 8 et 10 milliards d'euros, 15 millions de personnes concernées
Olivier Dussopt, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Action et des comptes publics a chiffré le coût de ces mesures entre "8 et 10 milliards d'euros" lundi soir. Environ 15 millions de personnes sont concernées par ces mesures. Il revient désormais au Premier ministre Edouard Philippe d'en préciser les contours.