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Gironde : dans les vignobles bordelais, le gel de l'année dernière se fait toujours sentir

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L'année dernière, en avril, deux nuits glaciales ont entraîné une baisse de récolte historique dans le Bordelais. Neuf mois après, ce gel laisse encore des traces sur les vignes. Les viticulteurs le constatent en cette période de taille.

A droite, Fabien Ribéreau, sur son vignoble à Arveyres et Dominique Techer, vigneron et membre de la Confédération paysanne A droite, Fabien Ribéreau, sur son vignoble à Arveyres et Dominique Techer, vigneron et membre de la Confédération paysanne
A droite, Fabien Ribéreau, sur son vignoble à Arveyres et Dominique Techer, vigneron et membre de la Confédération paysanne © Radio France - Seina Baalouche

Dans le Bordelais après les deux nuits de gel en avril 2017 , les vendanges ont été divisées par deux selon le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux. Cela n'était pas arrivé depuis 1991. Certains viticulteurs ont perdu 100% de leur vignes.  Neuf mois après, en pleine saison de taille, les vignerons constatent encore des dégâts causés par ce gel. Certains ont du mal à relever la tête.  

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70 % de perte de chiffre d'affaires

Dans le Bordelais, à Arveyres, Fabien Ribéreau, bottes aux pieds, inspecte ses vignes. Après le gel, 90% des 50 hectares de ses vignes rouges ont été ravagées. "On essaye de faire en sorte qu'il y ait un potentiel de récolte mais malheureusement, la taille ne s'y prête pas parce que la vigne a été blessée par le gel" explique-t-il.

A côté, Céline Yachou, cheffe d'une petite équipe de quatre personnes, est chargée de superviser la taille des ceps. "On voit des branches noires et très fines" constate-t-elle. Après le gel d'avril, ces travaux prennent deux fois plus de temps qu’auparavant."Avant on faisait cinq rang par personnes par jour, mais là on ne va en faire que trois par exemple [...] il a fallu remuer les terres des deux côtés des rangs pour justement donner de la vitamine aux pieds des vignes. C'est un double travail alors qu'il n'y aura aucune récolte" déplore-t-elle.

Céline Yachou, responsable de taille des vignobles Ribéreau, constate des dégâts sur les vignes causées par le gel © Radio France - Seina Baalouche

L'année dernière, Fabien Ribéreau a perdu 70% de son chiffre d'affaires suite au gel. Comme beaucoup de professionnels du secteur, le vigneron n'est pas assuré. Il compte sur sa "réserve", c'est-à-dire un petit supplément de bouteille qu'il peut mettre sur le marché après une maigre récolte.

On me dit : "vous avez été sinistré donc l'Etat va vous aider", et bien moi de mon côté je constate qu'il n'y a pratiquement rien". Fabien Ribéreau, vigneron

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Des aides de l'Etat jugées insuffisantes

La seule aide de l'Etat dont a bénéficié le viticulteur est une réduction d'impôt. Elle s'élève à sept millions d'euros au total dans le Bordelais alors que la perte de chiffre d'affaires de la filière viticole est évaluée à près de deux milliards d'euros. "La question c'est de savoir comment la différence va t-elle être bouchée" se demande Dominique Techer, vigneron et membre de la Confédération Paysanne de la Gironde, qui poursuit : "aujourd'hui il y a des gens qui ne savent pas comment entamer la saison suivante et qui vont déposer le bilan [...] c'est une espèce de catastrophe en différé qui est en train de se produire dans le silence parce que l'on fait semblant que des mesures ont été prises donc tout va bien mais c'est faux, rien n'est résolu".

La confédération Paysanne de la Gironde, SOS vignerons et Solidarité Paysans Aquitaine proposent, entres autres, comme solution immédiate pour les viticulteurs touchés, la mise en place d'aides financières pour faire des redressements judiciaires à l'amiable. 

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