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200 emplois menacés chez IBM dans l'Hérault
Mercredi dernier, l’entreprise IBM a annoncé la suppression de 1.251 postes en France d'ici 2022. Dans l'Hérault,où le géant américain est historiquement implanté, les syndicats montent au créneau pour défendre 200 postes et deux centres de données menacés de disparaître.

La semaine dernière, le géant américain IBM, spécialisé dans l'informatique, a annoncé la suppression de 1.251 postes en France, soit un quart des ses effectifs sur tout le territoire. Ce plan social s'ajoute à d'autres restructurations déjà annoncées par l'entreprise : une réorganisation au niveau mondial et une scission d'une partie de l’entreprise.
C'est cette accumulation qui inquiète les syndicats. Selon Christian Bervégliéri, secrétaire CFE-CGC d'IBM, "on parle plus de 2 200 à 2 300 personnes concernées par des licenciements."
Pourtant, l'implantation d'IBM dans l'Hérault avait été la grande fierté de la mandature de Georges Frêche. Ayant généré plus de 3.000 emplois dans le département dans les années 1990, le géant américain a désormais un maigre effectif de 400 employés, qui risque d'être réduit de moitié à la fin 2021, selon les syndicats.
Des départs pour se concentrer sur le "cloud"
Selon IBM France, les raisons officielles de ce Plan de Sauvegarde de l'Emploi (PSE) sont les difficultés économiques de la filiale France. Mais selon Denis Gras, délégué syndical CGT à IBM, "c'est le baratin habituel." En réalité, l'arrivée du nouveau PDG d'IBM en avril dernier, Arvind Krishna, joue pour beaucoup dans ces restructurations, selon le syndicaliste.
"M. Krishna veut se recentrer sur des activités plus rentables. Il vient d'arriver et donc il doit donner des engagements de rendements aux actionnaires. Pour nous, ce sont des licenciements stratégiques."
Pour être plus rentable donc, l'autre argument avancé est de se concentrer sur le "cloud", l'informatique dématérialisée, qui nécessite beaucoup moins de salariés, "à la manière de Uber qui travaille sans voitures ou Airbnb sans hôtels" explique Denis Gras.
Moins de salariés, et surtout moins de frais pour l'entreprise. "Les futurs employés d'IBM, ils seront en Inde, pas en France. Déjà la moitié des effectifs d'IBM y sont, puisque un employé coûte dix fois moins cher là-bas qu'en France. Il insiste : "L'Inde vient de suspendre son code du travail pour les trois ans à venir, c'est la porte ouverte aux multinationales comme IBM"
"Une communication déloyale" de la part d'IBM
Ces annonces suscitent la colère des syndicats réunis. Certes, parce que des emplois sont menacés, mais aussi parce que la communication d'IBM est "déloyale" selon Denis Gras.
"La stratégie de communication d'IBM est paradoxale : Nous [les représentants syndicaux] avons appris en interne l'existence de ce plan social mercredi dernier ; par contre, la fameuse scission du groupe IBM en deux, nous l'avons appris par la presse début octobre. Depuis nous n'avons aucune information sur le sujet."
Pourtant, cette scission, ou plutôt "cession" selon Denis Gras, peut avoir des conséquences importantes en terme d'emploi. IBM souhaite se séparer de toute sa partie infogérance, c'est-à-dire la gestion des tâches informatiques.
Selon la CGT, cela concernerait 25% des effectifs français d'IBM. "Tout ce domaine de l'infogérance utilise les data center, dont ceux du Millénaire et de Grabels à Montpellier, explique Denis Gras. Donc logiquement, ils devraient quitter le giron d'IBM, mettant en péril la centaine d'emploi qui y est générée."
Une intersyndicale est réunie depuis la semaine dernière pour examiner les recours possibles contre ces différentes restructurations. Les syndicats le confirment : "un vrai combat est engagé."
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