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Ille-et-Vilaine : à Lécousse, l'entreprise familiale coulée par le Covid-19 et les "gilets jaunes"

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En 2013, Pascal Février ouvre un Joué Club à Lécousse, qu'il compte transmettre à ses enfants. Après des débuts encourageants, il connait des difficultés en 2016, puis vient 2018 et la crise des gilets jaunes. En proie à des difficultés financières, le confinement a eu raison de son commerce.

Pascal Février entouré de son gendre, sa fille et son épouse Pascal Février entouré de son gendre, sa fille et son épouse
Pascal Février entouré de son gendre, sa fille et son épouse - Enora Flageul

Ma femme et moi, on aurait pas eu nos enfants pour nous soutenir, je pense qu'on aurait pu faire des bêtises. - Pascal Février

Se dirige-t-on vers une vague de liquidations judiciaires dues au Covid ? Pour l'instant le tribunal de commerce n'enregistre pas de hausse d'activité significative, mais se prépare au pire dès septembre. 

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À Lécousse, près de Fougères, les propriétaires du Joué Club ont mis la clef sous la porte pendant le confinement. Le coup de grâce, après avoir subi de grosses pertes dues aux gilets jaunes et à aux manifs contre la réforme des retraites. Criblés de dettes, Pascal Février et sa fille Enora sont passés du rêve au cauchemar. 

Ancien cadre dans la grande distribution, Pascal Février décide de monter son Joué Club en 2013 : "L'objectif c'était d'ouvrir un magasin avec les enfants, pour qu'ils puissent continuer l'affaire." Après quelques années de réussite, le magasin commence à connaître des difficultés en 2016. Puis vient la fin d'année 2018 : "On a ouvert déjà avec une trésorerie un peu faible. Et après il y a eu les gilets jaunes qui nous ont impacté énormément. On a perdu plus de 100 000 euros."

Les gilets jaunes bloquent tous les samedis le rond-point qui permet l'accès au magasin de Pascal. S'ajoutent à cela les manifestations contre la réforme des retraites, la concurrence des enseignes en ligne, puis le confinement dû à l'épidémie de Covid. Un coup fatal porté à l'entreprise, aujourd'hui Pascal a tout perdu, et il doit de grosses sommes aux banques : "On ne peut pas tondre un œuf. Il y a des banques qui me demandent les cautions, parce que j'étais cautionneur sur toutes les banques. Je suis incapable de rembourser 100 ou 200 000 euros !"

Pascal a dû vendre sa maison et céder un grande partie de ses biens. Le sexagénaire a failli craquer : "Ma femme et moi, on aurait pas eu nos enfants pour nous soutenir, je pense qu'on aurait pu faire des bêtises." Pascal, son épouse, sa fille Enora et son gendre Jérôme ont fait face. Bien aidés disent-ils "par l'humanité du tribunal de commerce de Rennes." Mais ils gardent une vraie rancœur contre les institutions bancaires, qui auraient pu inverser la tendance en faveur de la société en lui permettant un emprunt à l'hiver 2016.

Pascal Février demande à l'Etat une meilleure protection des entrepreneurs

L'entrepreneur regrette que l'Etat ne vienne pas en soutien aux gérants en difficulté : "J'aimerai que les gérants, quand ils ont une liquidation, aient un minimum pour vivre. Aujourd'hui nous n'avons rien." Un chômage ? "Pourquoi pas. Ou bien des indemnités, un minimum, 700-800 euros, qui pourraient permettre de vivre un tout petit peu. Mais là, un gérant n'a rien. mes enfants n'auraient pas été là, je ne sais pas si on aurait été là à vous parler, parce que les idées noires, etc... Il y a un manque de soutien pour les gérants qui sont en difficulté."

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