Immobilier en Gironde : le nombre de ventes baisse, pas les prix
Le volume des ventes des biens immobiliers en Gironde a bien baissé à cause des deux confinements liés à l'épidémie de Coronavirus. En revanche, la métropole de Bordeaux, le Bassin d'Arcachon, le Médoc et le Libournais n'échappent pas à la hausse des prix. La ville de Bordeaux, elle, stagne.
En Gironde, la crise sanitaire a peut-être ralenti le nombre de ventes d'appartements et de maisons, mais certainement pas la flambée des prix qui semble inexorable. Dans le département, le volume des ventes a baissé de 8,7% tous biens confondus avec une baisse plus notable du côté des maisons anciennes (-11%). Le Bassin d'Arcachon, la Métropole de Bordeaux et le Médoc sont les trois secteurs en plus forte hausse sur le département. "En Gironde, on constate une augmentation de 5,3% sur les prix alors qu'ils sont déjà plus élevés que la moyenne en France", note Me Mathieu Massie, le président de la chambre des notaires de la Gironde.
Bordeaux stagne, les communes de la métropole en profitent
Le constat qui ressort à propos de la métropole est que les prix concernant la ville de Bordeaux restent globalement sur les niveaux de l'an dernier avec une baisse de 0,7% constatée sur le prix médian des appartements neufs (4520€ au m²). "La ville attire toujours mais on s'en éloigne un peu plus aujourd'hui", constate Me Sébastien Cêtre, notaire à Bordeaux. Il remarque que les prix dans certaines villes de la métropole augmentent car les acquéreurs souhaitent sortir de Bordeaux pour avoir "une pièce supplémentaire pour faire du télétravail et peut-être un extérieur. On voit que l'immobilier est devenu une valeur-refuge pour les Girondins", note-t-il.
Cette phase de stabilisation sur Bordeaux est très saine pour le marché - Me Sébastien Cêtre, notaire à Bordeaux
Selon le président de la chambre des notaires de la Gironde, Bordeauxaurait "atteint son plafond de verre après avoir augmenté pendant des années" même si Me Cêtre rappelle "le ticket d'entrée pour une maison sur Bordeaux est de près de 500 000 euros donc on comprend que les gens souhaitent acquérir ailleurs. Cette phase de stabilisation sur Bordeaux est très saine pour le marché". Une tendance à l'intérieur de la tendance se dégage : le centre-ville de Bordeaux est moins prisé au profit de quartiers plus résidentiels et familiaux comme Bacalan (+ 9,9% sur le prix médian), La Bastide (+ 9,4%) ou encore Nansouty (+ 6,9%). Au global, Bordeaux reste la deuxième ville la plus plébiscitée, derrière Lyon (hors Paris).
- Appartements anciens : 4420€ au m² (+ 2,3%)
- Appartements neufs : 4520€ au m² (- 0,7%)
- Maisons anciennes : 470 000 comme prix de vente médian (+ 0,6%)
"La hausse continue" sur le Bassin d'Arcachon
La raréfaction des terrains à bâtir est de plus en plus importante sur ce secteur avec deux communes qui agissent comme les locomotives du Bassin : Lège Cap-Ferret et Arcachon. Le prix médian des terrain augmente de 9,7% avec "de plus en plus de faux terrain à bâtir où les gens achètent une maison, la rasent et reconstruisent par-dessus" déplore Me Guillaume Loriod, notaire à Gujan-Mestras.
Suite au premier confinement les gens ont souhaité acheter des maisons avec des extérieurs - Me Marjorie Jordana Goumard
Concernant les prix des maisons anciennes, le type de bien le plus prisé dans ce secteur de la Gironde, à Lège-Cap-Ferret, il faut débourser en moyenne 815 000 euros et 730 000 à Arcachon et les prix à cet endroit du département augmente de 9% en moyenne avec une hausse de 12,8% à La-Teste-de-Buch, 6,7% à Andernos-les-Bains et enfin 6,5% à Lège-Cap-Ferret.
Le Libournais se renouvelle et attire de plus en plus
Voilà une partie de la Gironde qui observe une ascension régulière. "C'est une région en constante hausse", remarque Me Marjorie Jordana-Goumard qui l'explique par des prix plus abordables que la métropole bordelaise, un trafic plus fluide mais aussi la tendance actuelle de se mettre au vert. "Suite au premier confinement, les gens ont souhaité acheter des maisons avec des extérieurs et cela se confirme avec une forte augmentation des prix sur les maisons anciennes", analyse-t-elle.
En effet, Libourne est la ville où les prix augmentent le plus fortement quand on place la focale sur les maisons anciennes (14,3%). "On a des acquéreurs de plus en plus jeunes, notamment les moins de 30 ans grâce à des prix abordables et car les pôles de vie (centre commerciaux, centres d'activité) qui vont être créés attirent les familles", développe Me Jordana Goumard.