Immobilier, hôpital, espaces verts : la reconversion des ex-GM&S
Près de deux ans après le plan social dans l'usine de La Souterraine, certains des 157 salariés licenciés commencent une nouvelle vie.

Rebondir après un licenciement douloureux, c'est ce qu'ont tenté de faire les 157 salariés licenciés de l'usine GM&S à La Souterraine. Leurs lettres de licenciement sont arrivées en septembre 2017, un coup de massue pour ceux qui ont lutté pendant plus d'un an pour sauver leur usine. Une cellule de reclassement a été mise en place et les a accompagnés pendant 18 mois. Selon le dernier point effectué le mois dernier, un peu plus de la moitié des personnes licenciées ont retrouvé un emploi : 42 en CDI, 33 en CDD, 8 suivent des formations. Certains n'ont pas hésité à se reconvertir pour aller de l'avant, ils se lancent dans une activité complètement différente.
"J'ai envoyé 120 lettres de motivation tout autour de la Creuse, ça n'a pas abouti. Au bout d'un an je me suis dit qu'il fallait me reconvertir si je voulais rester sur le territoire", raconte Franck Cariat
On l'avait toujours croisé avec sa blouse grise, et son autocollant CGT. Aujourd'hui Franck Cariat porte le costume cravate et fait du démarchage. Il a choisi de devenir conseiller en immobilier dans l'Ouest de la Creuse et l'Est de la Haute-Vienne. Cette vocation, le quadragénaire l'a trouvée il y a seulement quelques mois. Il avait déjà acheté et mis un mobil-home en location, une annonce de la société Optim'home l'a motivé à se lancer. Après une formation (à ses frais) et quatre mois de démarches administratives, il vient de lancer son activité en juillet.
"J'ai bénéficié de 2.000 euros pour lancer mon activité dans le cadre du PSE. On aurait souhaité avoir un accompagnement financier plus important, un petit coup de pouce de la région aurait été un plus !"
Se reconvertir, c'est aussi ce qu'a choisi Stéphane Ledormand. Lui a troqué la blouse d'atelier contre une blouse d'hôpital, il est devenu aide soignant. "J'avais déjà cette idée en tête avant le licenciement, travailler dans l'humain. C'est un virage à 360 degrés. j'ai fait une préparation, passé le concours et j'ai suivi 10 mois de formation intense". Diplômé il y a un mois, il n'a pas connu de répit, il vient de commencer un CDD de trois mois au CHU de Limoges et espère en enchaîner d'autres.
"Je suis assez content de ce que je fais maintenant, malgré cette rancœur d'avoir été licencié. J'aurais aimé finir ma carrière là où j'étais", témoigne Stéphane.
D'autres anciens de GM&S se sont lancés dans des reconversions : dans l'entretien de pierres tombales, les espaces verts ou encore en tant que medium. Mais ces exemples qui ne représentent pas l'intégralité des ex-salariés du sous-traitant automobile. Environ 80 anciens salariés n'ont pas retrouvé de travail. Pour une cinquantaine d'entre eux, leurs droits au chômage vont s'épuiser en septembre prochain. Ceux qui ont su rebondir ont forcément une pensée pour eux, 20 ans de carrière et un an de combat, ça ne s'oublie pas comme ça ! Franck Cariat est d'ailleurs toujours l'un des responsables de l'association de soutien aux GM&S.