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Inflation : Michel-Edouard Leclerc annonce le retour en force des négociateurs pour faire baisser les prix
De passage au centre commercial d'Avermes, le grand patron des centres E.Leclerc analyse la flambée des prix actuelles. Selon Michel-Edouard Leclerc, un quart des 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires de ses magasins est menacé par l'inflation.

De passage au centre commercial d'Avermes, le grand patron des centres E.Leclerc analyse la flambée des prix actuelles. Selon Michel-Edouard Leclerc, un quart des 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires de ses magasins est menacé par l'inflation.
Les prix augmentent, notamment ceux du carburant, comment vous gérez ça ?
D'abord, on essaye d'être celui qui augmente le moins. Mais le mouvement d'inflation échappe aux opérateurs de proximité, aux distributeurs, il échappe même au gouvernement. Le prix du baril n'est pas déterminé par Macron et le prix du gaz et de l'électricité, ce sont de grandes tractations géopolitiques. Aujourd'hui, tous les consommateurs du monde subissent cette inflation. A celle-là, d'ailleurs, il faut rajouter celle de la désorganisation post-Covid et l'augmentation du fret, du transport. Une certaine spéculation aussi sur le marché des matières premières, dont il est difficile de savoir si c'est vraiment dû à une reprise de la demande ou si, ce ne sont pas des financiers qui font de la spéculation à la hausse sur le blé et encore plus sur l'aluminium, le papier, tout ça.
Alors comment préserver le portefeuille de vos clients ?
Dans un groupe de distribution comme le nôtre, Leclerc, mais c'est probablement vrai chez Intermarché et Système U et autres, c'est le retour des négociateurs. Depuis 5 ans, être négociateur, ce n'était pas très bien porté. On était en déflation, avec tous ces hommes politiques qui vous disent « le prix bas tue l'emploi », les agriculteurs qui demandent des augmentations, etc. Là, 25% du chiffre d'affaires des centres Leclerc, 25% de 50 milliards de chiffre d'affaires risquent d'être impactés par 4 à 5% d'inflation. Donc, on va faire notre métier. On va travailler avec discernement. On a promis de laisser passer l'augmentation des coûts de la production agricole, mais tout le reste va être épluché, soit différé, soit refusé.
Quitte à le faire au détriment des producteurs ?
Pour que ça ne se fasse pas, d'abord, au détriment des consommateurs. Parce que les consommateurs aujourd'hui, ce sont eux qui tirent la croissance. On parle de transition énergétique, de relance de l'économie, mais si on effraie le consommateur avec des prix trop élevés, ça ne va pas le faire.
Pour le pouvoir d'achat, on peut aussi augmenter les salaires ?
Moi, je suis assez partisan d'une augmentation des salaires négociée par branche, tel que le souhaitait le patron de la CFDT, tel que le préconisait aussi Emmanuel Macron, et donc, les branches doivent négocier en appréciation du contexte concurrentiel. Le pouvoir d'achat des salariés, ça passe par des salaires et ça passe aussi par l'intéressement et la participation. Tous les centres Leclerc, aux premiers bénéfices, doivent redistribuer 25% des bénéfices avant impôts au personnel sous forme d'intéressement, de participation et de gratification.
Dans ce centre Leclerc d’Avermes, 22.000 m² de panneaux photovoltaïques ont été installés sur le parking. Une façon de "verdir" ces grands centres commerciaux qui ont de plus en plus mauvaise presse ?
Je pense qu'on ne va pas jeter les centres commerciaux avec l'eau du bain aussi facilement parce que si on fait le bilan décarbonation de l'ensemble de la distribution, je pense que celui qui a le meilleur bilan, c'est en premier les drive, dont Leclerc est leader, parce que c’est un point d'enlèvement sur rendez-vous. On ne fait pas la queue, on ne fait pas tourner les moteurs. En termes de logistique, il y a très peu d'émissions de CO2 et paradoxalement, les grands hypermarchés et les centres commerciaux, en ce qu'ils sont en dehors des villes et pour ceux qui sont bien équipés en réseaux routiers sont aussi très peu émetteurs de CO2. Alors que, contrairement à une idée reçue, le rééquipement en centre-ville de cet équipement commercial, s'il n'était pas poursuivi à l'extérieur des villes, susciterait énormément de bétonnage, susciterait énormément de transports intra-urbains. À mon avis, il y a des injonctions contradictoires entre celles qui émanent des administrations en charge de l'aménagement du territoire et celles en charge du climat, il faut dialoguer.
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