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Interdiction prolongée des thés dansants : "catastrophique" pour ce gérant en Ille-et-Vilaine
Après 16 mois de fermeture en deux ans, les discothèques ne rouvriront finalement pas leurs portes avant le 24 janvier. Dédé, le patron du Lutécia à Andouillé-Neuville (Ille-et-Vilaine), regrette que le gouvernement ne fasse pas d'exception pour les thés dansants, qui se déroulent l'après-midi.

Le parking est désert, tout comme l'immense dancing d'une capacité de 1.200 personnes, qui le restera encore jusqu'au 24 janvier. La prolongation de trois semaines de la fermeture des discothèques concerne également les thés dansants. À Andouillé-Neuville, au sud de Sens-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), cette annonce ce mercredi est "un coup de poignard dans le dos" pour Dédé, le co-gérant du Lutécia avec Jeannine depuis 44 ans.
Les habitués sont prêts à "mettre le masque pour avoir leurs cinq heures de danse"
"On ne va pas toute notre vie faire du yoyo, ouvrir pendant trois mois puis fermer pendant six mois." Une dizaine d'évènements, prévus en janvier et février, sont annulés. Le premier était programmé dès le début du mois de janvier. "Mon pauvre traiteur, il s'est fait annuler 2.500 repas..." Le téléphone sonne près d'une centaine de fois par jour et il faut jongler avec tous les chèques des clients qui avaient réservé.
La réouverture des dancings en juillet dernier, après 16 mois de fermeture, paraît désormais très loin. "C'était reparti sur les chapeaux de roues, avec une atmosphère qu'on avait rarement vue depuis des années et des années !" Le masque était obligatoire lors des déplacements dans l'établissement et le contrôle du passe sanitaire était "très facile" selon le co-gérant. "Ils sont prêts à mettre le masque en dansant, ça les embête, mais ils le feraient quand même pour avoir leurs cinq heures de loisirs !"
On a dit qu'on allait territorialiser, y aller au cas par cas !
Car Dédé est convaincu que les thés dansants sont nécessaires à la bonne santé des habitués du Lutécia. "C'est de la gymnastique pour ces gens-là. Les médecins nous disent que tout ça devrait être remboursé par la Sécurité sociale." Ces périodes de fermeture ont un impact sur la santé du couple. "Qu'on prenne conscience de l'état de santé des gens, qui sont complètement usés, fatigués, hospitalisés pour certains." La possibilité de tourner la page leur traverse parfois l'esprit.
Le septuagénaire espérait que le gouvernement fasse une exception aux fermetures pour les thés dansants. "On a dit qu'on allait territorialiser, y aller au cas par cas ! On aurait pu constater, comme les gendarmes et du personnel de la préfecture venus sur place, qu'il n'y avait rien à craindre." Dédé regrette que des fêtes sauvages aient lieu alors que les discothèques sont fermées. "Lors de la rave-party de Lieuron, il n'y avait pas de contrôle ! On doit en amont interdire ce genre de chose, mais on n'est même pas capables. Par contre, c'est très facile de fermer le Lutécia, malgré que la clientèle soit hyper réglo."
On s'est adapté tout le temps, on est des gentils.
En attendant, près de 500 habitués du Lutécia devront patienter avant de retourner danser. De son côté, Dédé espère que les aides financières promises par le gouvernement seront respectées. "On s'est adapté tout le temps, tout le temps, on est des gentils, ça s'appelle la résilience", glisse celui qui regrette que le monde de la nuit, même lorsqu'il se déroule l'après-midi, soit le premier à fermer ses portes lorsque l'épidémie repart à la hausse.
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