Intervention policière musclée devant le lycée Guist'hau à Nantes
Alors qu'ils bloquaient le lycée Guist'hau, jeudi à Nantes, des élèves ont été délogés par des policiers à coups de matraques et de gaz lacrymogènes.

Les élèves et professeurs du lycée Guist'hau dénoncent des violences policières inappropriées, après l'intervention des forces de l'ordre, ce jeudi 30 janvier, à Nantes. Des policiers ont fait usage de leurs matraques et de gaz lacrymogène pour débloquer l'établissement et déloger les manifestants mobilisés contre la réforme du baccalauréat et la tenue des épreuves "E3C", qu'ils ont d'ailleurs réussi à faire reporter.
"Plusieurs coups de matraques et des élèves à terre"
Parmi les lycéens, Garance, élève de 1ère, filme la scène, et la poste sur Twitter. Sa vidéo est vue près de 20.000 fois en quelques heures. "On voit un policier qui donne un coup de matraque", décrit-elle. "Et c'est à ce moment-là que ça dégénère, selon moi. Il y a eu du gaz lacrymogènes, plusieurs coups de matraques, des élèves à terre".
Dans le nuage de fumée, Emma sort également son téléphone pour faire des photos. "On n'a pas compris cette utilisation du gaz lacrymogène. On n'arrêtait pas de leur dire qu'on était pacifiques et qu'on voulait juste bloquer notre lycée pour protester contre la réforme", explique la jeune fille, élève de 2nde.
Une heure de cours "banalisée" pour discuter avec les élèves choqués
Des enseignants ont également assisté à la scène. C'est d'ailleurs l'un d'eux qui a reçu le premier coup de matraque alors qu'il était là "pour apaiser les éventuelles tensions entre les élèves et les policiers", selon Michel Decha, professeur de Lettres et syndiqué SNES-FSU.
"Nous condamnons avec la plus grande fermeté la violences physiques à l'égard de lycéen-nes pacifiques", écrivent les équipes enseignantes dans un communiqué. Ils tiennent à rappeler que "le maintien de l'ordre ne saurait se faire en s'attaquant de la sorte à des jeunes gens non-violents, blessés pour certains, choqués pour beaucoup et souvent mineur-es". Eux aussi, se disent choqués. Une heure de cours sera d'ailleurs banalisée ce vendredi matin pour qu'élèves, enseignants et personnels de direction puissent discuter tous ensemble de cet épisode.