Job sur son 31 : un vestiaire solidaire pour les demandeurs d'emploi à Toulouse
Chemises trop petites, costumes qui ne vous plaisent plus, ne jetez rien ! Le vestiaire solidaire « Job sur son 31 » récupère tout pour le redistribuer ensuite à des demandeurs d’emploi. L’objectif : qu’ils aient une tenue adaptée pour un entretien d’embauche.

L’association Reflet 31 est installée au fond du jardin d’une maison toulousaine, quartier des Minimes à Toulouse. Un jardin, une table, et des locaux discrets pour accueillir un public parfois gêné d’avoir à venir ici. Ça fait dix ans que l’association existe, elle travaille avec des demandeurs d’emploi de tous âges mais aussi des gens qui viennent tout juste de retrouver un travail. Elle cherche en fait à valoriser l’image de soi. Pour ça, elle propose des suivis individuels, des conseils esthétiques et des trucs pour reprendre confiance en soi. Une partie essentielle dans la recherche d’un travail.
Beaucoup de personnes qui viennent ici me disent qu’elles sont « bonnes à rien ». La précarité ça laisse des stigmates !
- Corinne Aadam-Coppée, la directrice
Car ici certains viennent de la rue, ils pensent que leur passé se lit encore sur leurs visages. Il y a donc avant toute chose un gros travail de confiance en soi à faire, de revalorisation. La priorité est de prendre soin de l’individu. C’est là que la directrice de Reflet 31, Corinne Aadam-Copée, a eu l'idée de créer un vestiaire solidaire pour permettre aux demandeurs d’emploi de s’habiller élégamment pour un entretien d’embauche.
2014 : le vestiaire solidaire ouvre sa porte
Depuis novembre 2014, le vestiaire solidaire appelé « Job sur son 31 » a donc été installé dans les locaux de l’association. Une petite pièce de 10m², un dressing bien structuré : à gauche les femmes, à droite les hommes. Là, deux fois par an, Catherine la responsable du vestiaire, change les collections. Les manteaux prennent alors le relais des robes, gracieusement offert par des travailleurs. La plupart du temps, les vêtements sont en très bon état, Catherine les repasse, les trie par taille et par catégorie.
Quand les demandeurs d’emplois entrent ici, ils trouvent ça beau, ils sont surpris que tout ça soit pour eux
- Catherine Régis, responsable du vestiaire
L’avantage de ce « parfait dressing du demandeur d’emploi » c’est d’abord ses tarifs, 50 centimes la pièce (un pantalon, une robe ou une chemise). Car pour un chômeur se payer une tenue complète dans un magasin juste pour un entretien est inimaginable.
Reportage au vestiaire solidaire "Job sur son 31"
Elise est arrivée à l’association pour reprendre confiance en elle. C’est sa conseillère Pôle Emploi qui lui a conseillé, mais il lui a fallu quatre mois avant d’accepter une visite au vestiaire. Mal dans sa peau, elle avait grossi après deux ans de chômage et de galères. Sa garde-robe était trop petite, elle n’avait plus confiance en elle, au travail elle ne pensait qu’à ça. Puis un jour, elle a décroché un emploi dans une crèche et sans argent elle a finalement accepté les essayages. En plus des prix modiques, elle a profité des conseils de Catherine.
Elise a bénéficié du vestiaire solidaire
J’ai perdu un gros poids, pas le mien, mais le poids du mal-être, et ça c’est déjà beaucoup.
- Elise, bénéficiaire
Elise conseille à tous les demandeurs d’emploi de ne pas lâcher, même si c’est dur, et que ça demande du courage, il faut dit-elle, accepter les mains tendues.
Le vestiaire solidaire a besoin de dons, de différents modèles et tailles. Vous pouvez soit emmener les vêtements directement à l’association Reflet 31, soit c’est elle qui se déplace chez vous. Jusqu’au vendredi 9 octobre une grande collecte est aussi organisée par la ville : vous pouvez déposer vos vêtements aux accueils du Capitole et de Toulouse Métropole.
Vous voulez donner? Le mode d'emploi par la directrice de Reflet 31
