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L'arrêt des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Civaux prolongé au moins jusqu'au printemps
Coup dur pour EDF. L'électricien a annoncé avoir détecté un problème de corrosion et de fissuration dans les circuits d’injection de sécurité (élément vital en cas d’accident) des deux réacteurs de Civaux (Vienne). Le remplacement des pièces concernées va prendre plusieurs mois.

Les quatre réacteurs nucléaires français les plus puissants (1.450 MW), les derniers à être sortis de terre (fin des années 90), sont désormais à l'arrêt. Les tranches de Civaux (Vienne) et Chooz (Ardennes) sont mises hors service jusqu'à nouvel ordre en raison de "corrosions et de fissurations anormales détectées à proximité des circuits de refroidissement". Pour la centrale poitevine, un arrêt préventif avait été décidé le mois dernier sur une tranche. Après expertise des pièces en laboratoire, décision a été prise de changer les éléments au plus vite sur les deux unités du site.
Cela veut dire un arrêt de la centrale de Civaux jusqu'au printemps. Pour la tranche 1, l'arrêt court jusqu'au 30 avril. Pour la tranche 2, la reprise de l'activité se fera le 31 mars. Autre conséquence : la visite décennale de Civaux 2 qui était prévue pour l'été prochain est également repoussée au 12 novembre 2022.
"On n'attend pas d'avoir un problème pour le détecter, ce qui prouve le haut niveau de sûreté" un cadre d'EDF
Les défauts repérés concernent les soudures de tuyauteries du circuit d'injection de sécurité. Un circuit de secours qui n'a qu'une fonction : alimenter quoiqu'il arrive en eau le circuit primaire du réacteur en cas de fuite. Sa fonction est donc vitale en cas d'accident, de brèche (qui pourrait être provoquée par un séisme par exemple) afin d'assurer le refroidissement du cœur du réacteur, priorité des priorités en terme de sûreté.
« Les arrêts de tranche sont répartis dans le temps pour qu’il y ait un lissage sur l’année afin de garantir la production d’électricité. Cette fois, c'est plus problématique car ces arrêts sont nombreux et n'étaient pas programmés. Ils surviennent au début de l'hiver, une période où les besoins sont naturellement forts. C'est une perte nette d'1 térawattheure sur la fin de l'année. Cela pourrait contraindre EDF d'acheter de l'électricité sur le marché. Cela ne devrait pas avoir d'impact pour le consommateur mais la situation aura forcément un coût pour l'entreprise » explique un cadre de la centrale.