La grande distribution utilise le chômage partiel pour contrer la fermeture des rayons
Depuis la fermeture des rayons non essentiels décidée par le gouvernement, de nombreuses enseignes de la grande distribution ont recours au chômage partiel. Une mesure dénoncée par les syndicats qui y voient "une fraude" de la part des entreprises.
Plusieurs géants de la grande distribution, dont Auchan, Carrefour, Monoprix, Casino et Leclerc, ont recours au dispositif de chômage partiel pour faire face à la perte d'activité qui les frappe avec la fermeture des rayons considérés comme non essentiels. Une façon pour les grandes enseignes de "mettre la pression" sur le gouvernement, "de transférer la responsabilité de la décision à celui qui l'a prise", décrypte un spécialiste.
Chez Carrefour, "la mise en place des mesures de chômage partiel a commencé jeudi" indique la direction. Selon franceinfo, près de 90.000 des 110.000 salariés du distributeur ont été placés en activité partielle sans aucune concertation. "Certains sont à 50% notamment au textile, la majorité à 10%", explique Patrice Auvinet, délégué CGT dans un hypermarché d'Angers. Son syndicat dénonce un "véritable scandale" et conteste "l'utilisation des subventions et impôts pour pallier la baisse de chiffre d'affaires" et d'activité.
Un porte-parole de Casino indique que pour son enseigne, cette baisse d'activité est notable, "entre 25 et 40% du chiffre d'affaires pour certains magasins". Lundi, la CGT avait déjà publié un communiqué selon lequel le groupe avait annoncé recourir à l'activité partielle et précisait que "d'autres entreprises du groupe" avaient "d'ores et déjà prévu d'utiliser cette manne financière". Chez Auchan aussi, "la direction a mis en route la demande de chômage partiel" indiquait vendredi la CFDT, qui demande que le dispositif "soit compensé à 100%".
La Fédération CGT Commerce, Distribution & Service appelle "l'ensemble des salarié.e.s à se mobiliser massivement le 27 novembre, jour du Black Friday".