La nouvelle éco : à Bourgoin-Jallieu, le club de foot privé des recettes de la coupe de France
Chaque jour, France Bleu Isère accompagne ceux qui font l'économie dans le département. Aujourd’hui gros plan sur les clubs amateurs de football qui s'inquiètent d'une éventuelle annulation de la coupe de France. Une épreuve qui génère des rentrées d'argent importantes. Exemple avec le FCBJ.
Le co-président du FC Bourgoin-Jallieu Djémal Kolver était l'invité de la "nouvelle éco de France Bleu Isère" ce vendredi à 7h15 pour évoquer les sérieuses menaces qui planent sur la coupe de France 2021. Le FCBJ devait accueillir le 31 octobre dernier, pour le 6e tour de la compétition, le FC Annecy qui joue en national (soit deux division au dessus). La rencontre a été annulée à cause du confinement. Ce mercredi, Jean Castex a laissé entendre que la 104e édition de la Coupe de France n'irait pas à son terme, même si son entourage a tempéré dans la soirée.
Quand Jean Castex avoue à demi mot que "la coupe de France est morte" cette année qu’est-ce que ça vous inspire ?
Cela nous inquiète car la coupe de France c’est une belle rentrée d’argent pour le club. Cela promet souvent de belles affiches. Par exemple, on avait tiré pour le 6e tour qui devait se jouer le 31 octobre, la venue du Football Club d'Annecy qui joue en national (deux divisions au-dessus, ndlr). Ça nous prive effectivement d’un bel événement. Il y aurait eu du monde dans le stade, nous aurions eu des recettes de billetterie. Il y a de belles dotations en coupe de France ,donc aujourd’hui quand on apprend que Jean Castex écarte la coupe de France d’un revers de main sans concertation avec la Fédération française de football, on se pose des questions. On savait qu’il n'y avait pas vraiment de communication entre le gouvernement, les ministères et les fédérations et on n’en a la preuve.
Espérez-vous encore qu’elle soit sauvée d’une manière ou d’une autre ?
Bien sûr ! Pour nous et pour le football français tout court ! La coupe de France ça reste magique ! On entend certains clubs professionnels de Ligue 1 dire qu’il faut la maintenir, tant mieux. Peut-être que l’idée, pour libérer des créneaux, libérer des dates, ce serait que les clubs de Ligue 1 se retirent de cette coupe de France et nous laissent nous les clubs amateurs et les clubs semi-professionnels la disputer jusqu’au bout, ça pourrait être une solution.
Votre quotidien c’est le championnat, il est aussi à l’arrêt avec le confinement, là encore vous naviguez à vue ?
Le plus compliqué dans tout ça, encore une fois, ce sont les annonces qui sont faites : on nous dit qu’on va pouvoir reprendre le 15 décembre puis on nous dit que non, puis on nous dit que individuellement les joueurs peuvent venir au stade s’entraîner, mais la Fédération française nous dit ensuite qu’il ne faut pas le faire... Moi j'ai mes joueurs qui m’appellent, mon coach qui m’appelle, ils me disent "Président comment on fait ? Le club d’à côté a repris l’entraînement ? D'autres ont repris... et nous on le fait pas ?" Et moi je réponds et ce n’est pas parce que le club d’à côté se met dans l’illégalité que nous allons, nous aussi aussi tomber dans l’illégalité. Tant qu’on n'a pas le feu vert de la fédération française on ne reprendra pas.
Ça ne doit pas être évident à gérer ?
Non parce qu'en plus, on était bien parti avant le confinement. On était premier de notre championnat, on était bien lancé. Le problème c’est que si certains clubs amateurs de notre championnat sont en train de s’entraîner de manière illégale, ne jouent pas le jeu, forcément ça va créer un déséquilibre.
Êtes-vous également concernés par le conflit qui oppose la ligue de foot professionnel à son diffuseur télévisé Médiapro qui ne veut pas payer ?
Le monde amateur ne touche pas grand-chose de la part du foot professionnel. Donc ce problème ne nous concerne pas vraiment directement, même si évidemment on espère que une solution va être trouvée.
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