La Nouvelle Éco : à Pouligny-Saint-Pierre, Rosobren valorise les roseaux pour remplacer le plastique
Issues du roseau, les poudres techniques produites par l’entreprise Rosobren à Pouligny-Saint-Pierre, se posent en alternative au plastique dérivé du pétrole. Mais la Covid rend plus difficile le développement de ce concept innovant.
Élément emblématique des paysages de la Brenne, quatrième zone humide française, les roselières sont aujourd’hui menacées de disparition. La récolte du roseau a peu à peu été abandonnée au cours du XXe siècle. Très attaché à ce territoire où il est né, Sébastien Illovic estime que la préservation de ce milieu passe par une valorisation des fibres naturelles du roseau.
Une plateforme de transformation
Directeur du bureau d’études ADEV Environnement au Blanc, il lance en 2015 avec le soutien de la BPI un programme de recherches du nom de Rosobren qui débouche en 2019 sur la création d’une plateforme de transformation à Pouligny-Saint-Pierre avec l’appui de la communauté de communes et du Parc de la Brenne.
Le roseau, issu de la Brenne et d’autres zones humides françaises, y est transformé en poudre technique de différents diamètres sous la marque “Grain de roseau”. L'idée est d’offrir une alternative au plastique issu du pétrole. Afin de communiquer sur son process, Rosobren fabrique des gobelets à base de roseau mais son objectif est de produire de la matière première pour des industriels qui se chargeront, eux, de la transformer pour différents usages : vaisselle, jouets, emballages... La partie inutilisée du roseau est, elle, réinjectée dans la production de paillages et de granulats végétaux.
Miser sur la stratégie digitale
“2020 était une année où on voulait communiquer mais tous les salons professionnels ont été annulés, ce qui est très handicapant quand on lance un produit innovant", reconnaît Sébastien Illovic : "Du coup, on essaye d’avancer différemment, notamment sur notre stratégie digitale, ce qui nous a amené à procéder à un recrutement.”
En ce début d’année, Rosobren a de beaux projets en développement dont l’issue positive n’est pas forcément liée à l’évolution de la situation sanitaire. “Je ne suis pas si inquiet que ça”, confie son directeur général, dont l’ambition est de stabiliser dans un proche avenir son modèle économique. L’entreprise emploie actuellement 4 personnes mais espère passer à 15 d’ici deux ans