La nouvelle éco : avec la crise sanitaire, les cordonniers doivent se diversifier
C'est un métier qui avait été reconnu comme essentiel lors du deuxième confinement. Les cordonniers-serruriers doivent comme les autres s'adapter à la situation économique et aux changements d'habitude des Français. On en parle avec Eric Tanghe, patron d'Auxerre Cordonnerie.
Comment les cordonniers-serruriers s'adaptent-ils à la situation économique actuelle et aux changements d'habitude des Français ? On en parle dans la Nouvelle éco avec Eric Tanghe, patron d'Auxerre Cordonnerie, boutique située dans la galerie commerciale de Leclerc.
France Bleu Auxerre : Avec cette crise, comment votre métier de cordonnier-serrurier a-t-il évolué ?
Eric Tanghe : On est resté dans notre cœur d'activité : la cordonnerie et la serrurerie, mais aujourd'hui, pour que le cordonnier puisse vivre de son métier il faut qu'il se diversifie au maximum. Aujourd'hui, on vit dans un monde de digitalisation de plus en plus important, donc on s'est mis à la page. On peut aussi faire du travail à distance : sur les tampons, les gravures, les clés auto, la serrurerie... on peut le faire par téléphone, par mail et lui envoyer directement avec un paiement en ligne. On s'est mis à la page, on s'est digitalisé. Voilà ce qui nous a aussi été un peu imposé avec le confinement : essayer de développer ces activités et se mettre à la page.
Votre métier n'est pas concurrencé par des entreprises qui seraient uniquement sur Internet ?
On a la chance d'être encore un commerce de proximité et de rester sur "des niches" de travail. Sur la cordonnerie, on ne peut pas, aujourd'hui, être concurrencé par Internet. Pour la serrurerie, c'est très difficile car cela demande une expertise et un savoir faire, ce qui fait que nous ne sommes pas trop concurrencés, ce qui nous sauve !
Y a-t-il une obligation, dans votre métier, de continuer à se diversifier ?
Il faut trouver de nouvelles activités. On a des charges fixes de plus en plus importantes. Pour les payer, il faut qu'on trouve des services nouveaux.
Lors du deuxième confinement, en novembre, vous avez été considéré comme un commerce "essentiel". Est-ce que ça été une chance pour vous ?
Non car on est resté ouvert mais n'a vu personne ! Pour "monsieur tout-le-monde", tous les commerces étaient fermés. Ce qui fait que nos portes étaient ouvertes mais les clients n'étaient pas là. C'était la double peine et des pertes de chiffre d'affaire très importantes.