La Nouvelle Éco : la Fédération du bâtiment de l’Indre s’inquiète d’une flambée du coût des matériaux
Si le plan de relance a permis aux entreprises du secteur de garnir leurs carnets de commandes pour les mois à venir, l’envol du prix des matériaux avec des risques de pénurie préoccupe les professionnels.
Il y a un an, lors du premier confinement, les entreprises du bâtiment furent parmi les premières à reprendre le travail après avoir mis en place un guide des mesures à prendre sur les chantiers pour respecter les gestes barrière, guide validé par les pouvoirs publics. Mais ces semaines d’arrêt forcé se sont ressenties à l’heure du bilan avec une baisse moyenne de 15 % du chiffre d’affaires en 2020.
Les procédures en cours au moment premier confinement ont été gelées et la Covid a également repoussé de plusieurs semaines l’élection et l’installation des nouveaux élus. Inquiète, la fédération du bâtiment de l’Indre, qui regroupe 380 adhérents, avait lancé un appel aux décideurs qui a été entendu. Sur l’agglomération de Châteauroux, le plan de relance qui associe la région et les bailleurs sociaux se chiffre à 72 millions d’euros.
Un appel d’air pour les entreprises
“C’est un appel d’air pour les entreprises, reconnaît Pascal Ducrot, président la Fédération du bâtiment de l’Indre depuis février 2020. Si la situation n’est pas homogène, la plupart des entreprises ont aujourd’hui un carnet de commandes honorable. En revanche, nous serons plus dans la rénovation énergétique que dans du neuf, ce qui va obliger la profession à s’adapter.”
Seul petit bémol aux yeux de Pascal Ducrot : un risque d’engorgement si tous les appels d’offres sont lancés au même moment. Il appelle donc à un lissage sur les prochains mois afin de permettre aux professionnels locaux d’y répondre.
Une forte demande mondiale en matériaux
Mais depuis février le secteur fait face à un autre problème : une envolée exponentielle du coût des matériaux causée par la reprise économique aux États-Unis et en Chine et une demande accrue avec des risques de pénurie. Le prix du bois par exemple flambe : les États-Unis s’approvisionnent sur le marché européen en raison de taxes sur le bois canadien.
“Nous venons d’adresser un courrier aux acteurs économiques et politiques du département pour les alerter sur les difficultés que nous rencontrons, explique Pascal Ducrot. Nous demandons que soit prévue dans les prochains marchés une clause de révision et d’indexation des prix. On cherche à se protéger mais aussi à protéger le client car les coûts peuvent aussi bien fluctuer à la hausse qu’à la baisse. Dans ce contexte, il est difficile de faire un chiffrage six à neuf mois avant le début des travaux.” La Fédération du bâtiment demande également à ne pas imposer de pénalités de retard aux entreprises en cas de rupture sur certains matériaux.