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La nouvelle éco : les apiculteurs du Nord-Isère en manque de miel après le gel du printemps
Il y aura deux fois moins de miel que l'année dernière d'après l'Union nationale de l'apiculture française. La météo est clairement en cause et le nord de l'Isère n'y a pas échappé. Cyril Cnudde apiculteur à Bourgoin-Jallieu et membre du syndicat l'Abeille Dauphinoise fait le point sur la situation.

Pour l'Union nationale de l'apiculture française cette année, c'est tout simplement la pire pour le secteur. Dans le Nord-Isère aussi, la situation est critique pour le miel ?
Oui, le Nord-Isère ne fait pas exception, même si on bénéficie d'une belle région habituellement d'un point de vue production mellifère. On a bénéficié d'une très mauvaise météo dès le début du printemps, avec des gelées très tardives qui ont malheureusement anéanti la production de début de saison, et qui s'est poursuivie pendant tout le printemps avec des pluies très abondantes qui engendrent une production de miel très faible à cette période de l'année.
On parle d'une année terrible, mais depuis plusieurs années finalement, la récolte de miel est en baisse. C'est encore possible d'être apiculteur professionnel aujourd'hui, on peut encore se lancer ?
La production du miel français, c'est vrai, n'est pas exceptionnelle depuis quelques années. On peut quand même souligner que l'année dernière, qui a été une année quand même relativement bonne - je parle toujours pour le Nord-Isère, a en tout cas permis d'avoir des réserves de miel assez conséquentes. Après, c'est sûr que démarrer aujourd'hui, avec toutes les contraintes qu'on peut avoir sur la filière, ça ne demeure pas impossible, mais c'est de plus en plus compliqué.
Pour cette année, est-ce que ça veut dire qu'il y a des types de miel qu'on ne retrouvera pas sur les marchés, les points de vente du Nord-Isère ?
On va avoir un petit peu de mal je pense, mais ça fait quelques années déjà, à trouver du miel d'acacia qui est souvent un miel assez prisé par les consommateurs, parce qu'il est très doux. Après, sur le reste, si on fait du miel multi-florale, même si c'est en baisse, il y aura toujours une production. Et puis il faut quand même souligner que cette année, en tout cas, dans le Nord-Isère, on a eu une production de miel de châtaignier qui a été relativement bonne, pour peu que les colonies d'abeilles aient été dans les conditions idéales pour le récolter.
On parle maintenant d'une baisse de la production de miel, mais cette météo-là, ça va avoir des conséquences à plus long terme pour les colonies d'abeilles ?
Effectivement puisque vous avez des colonies qui ont été privées d'un nectar floral assez précieux pour elles pendant tout le printemps, c'est des colonies qui ont été nourries par les apiculteurs pour qu'elles puissent subsister. Ce qui veut dire que les réserves faites dans les corps de ruches pour passer l'hiver sont de moindre qualité puisqu'il ne s'agit pas de nectar floral, mais de sirop. Malheureusement, ça n'a pas tendance à faire en sorte que les abeilles aient un niveau de santé forcément au top et l'infestation varroa [un acarien parasite des ruches, ndlr] fait que à mon sens, on va peut être observer encore des pertes cet hiver.
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