La nouvelle éco : trois réseaux d'auto-écoles unissent leurs forces face à la crise sanitaire
ECF, CER et Club Rousseaux se rassemblent au sein d’une association, "l’Alliance des Réseaux d’Éducation à la Mobilité". L'objectif pour ces trois réseaux d'auto-écoles : pouvoir mieux s'adapter à l'évolution de la demande côté élèves.
La salle d'apprentissage du code, avec un questionnaire qui défile et un formulaire de questions à remplir : voilà ce qui d'ici quelques années devrait avoir disparu. Les auto-écoles veulent s'adapter à l'évolution des comportements chez les élèves qui passent leur permis, une adaptation à marche forcée avec la crise sanitaire.
Les réseaux ECF, CER et le Club Rousseau, qui représentent 20% des établissements d’enseignement de la conduite et de la sécurité routière, s'associent donc pour "regrouper et mutualiser nos compétences et nos maigres moyens financiers", explique Bruno Garancher, président d'ECF (Ecole de Conduite Française) et co-président de cette nouvelle "Alliance des Réseaux d’Éducation à la Mobilité" (AREM).
Davantage de distanciel
Les trois réseaux ont déjà lancé, en mai 2020, une chaine Youtube destinée aux élèves en cours d’apprentissage, « Mon auto-école à la maison ». "La crise sanitaire a changé la donne durablement, estime Bruno Garancher. Déjà avant, nos élèves avaient tendance à se détacher de nos calles de cours, ce qui peut se comprendre : il n'était _pas logique de demander à des gens pour qui la mobilité est un problème de venir à heures régulières en cours_, parfois hors des horaires de transports."
Aujourd'hui, les élèves demandent de plus en plus des temps de travail collectifs ou individuels par visio-conférence, à distance. L’AREM mise ainsi sur la mise en commun de ses moyens pour créer des outils adaptés et des modules de formations.
Le permis plus tard avec le développement du multi-modal
La crise sanitaire a aussi fortement impacté les mobilités, avec un impact sur le passage du permis de conduire. "Sur les zones urbaines, notamment _en région parisienne, l'âge auquel on passe le permis devient plus tardif_, constate le président d'ECF. Les gens attendent de pouvoir accéder à certaines aides financières, comme le compte personnel de formation, qui nécessite d'avoir travaillé un certain temps. On voit aussi des gens qui commencent par le deux-roues avant de passer aux voitures." En 2020, la formation de 7 heures qui permet de passer du permis B voiture au permis A1 (pour les deux-roues 125cc) a ainsi bondi de 60%.
"Le multi-modal devient fréquent, conclut Bruno Garancher. On est plus dans l'époque où on passait son permis B car on en avait besoin. On va de chez soi à la gare avec un vélo électrique, avant de prendre le train, puis de prendre une voiture d'entreprise ou un véhicule partagé pour des déplacements précis. _Ca rebat complètement les cartes de la formation à la conduite_."