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La nouvelle éco : Sirea à Castres veut transformer l’énergie verte en électricité pour les zones isolées
La start-up du bassin de Castres Sirea met au point un convertisseur qui permettra de transformer les énergies renouvelables en électricité pour les habitants des zones isolées, notamment en Afrique.

Crée en 1994 à Castres dans le Tarn, la startup Sirea au départ spécialisée dans les automatismes industriels pour les chaines d’assemblage de l’automobile et de l’aéronautique, se diversifie de plus en plus. Sirea, lauréat cet été du plan France Relance, reçoit 700.000 euros pour développer sonprojet de convertisseur de puissance. Il s’agit de pouvoir transformer les énergies vertes en électricité et de les stocker pour permettre aux habitants des zones déshéritées ou isolées d’être branchées sur le secteur.
Le prototype de ce convertisseur de puissance 100% made in France, qui pourrait être finalisé fin 2022, aurait de multiples implications industrielles. La PME de 35 salariés compte embaucher dans les deux ans qui viennent.
Bruno Bouteille, le fondateur et dirigeant de Sirea répond à nos questions
Vous avez été choisi par France Relance pour développer un convertisseur de puissance, en quoi consiste ce convertisseur d’énergies ?
Un convertisseur d’énergie permet demixer différentes sources d’énergie de tension et de nature différentes. Par exemple du courant continu avec du courant alternatif, faire corréler ces différentes sources d’énergie pour n’en faire qu’une à la sortie. Quand cela vient par exemple de panneaux photovoltaïques qui sont plutôt du courant continu, et qu’on veut restituer cette énergie au réseau, il faut la transformer en courant alternatif.
Quels sont les applications concrètes ?
Elles sont multiples, puisqu’aujourd’hui, on parle de stockage sur batterie, de recharge de véhicules électriques, d’énergies renouvelables. En fait, toutes ces sources d’énergie sont de natures différentes, et elles sont toutes destinées à aller sur un réseau électrique qui lui en revanche est standardisé.
On pourra s’en servir par exemple pour alimenter un réseau de bornes pour les voitures électriques. On peut aussi imaginer que ce soit le véhicule électrique qui restitue de l’énergie pour la renvoyer sur le réseau. On travaille aussi sur la possibilité de mixer de l’énergie de centrales hydro-électrique pour alimenter des zones isolées, en courant alternatif, avec des panneaux photovoltaïques ou des batteries qui sont en courant continu pour alimenter des zones isolées qui ne sont pas desservies en électricité, des villages isolés.
Et ça, vous l’appliquez déjà un peu partout dans le monde ?
On travaille beaucoup à l’export, notamment en Afrique, en Asie du sud-est. Par exemple, on travaille pour le Programme alimentaire mondial pour alimenter en électricité les camps de réfugiés. On a une installation pour alimenter en électricité un village isolé en Guyane. On a des installations en cours de réalisation au Cameroun, au Tchad. Beaucoup de zones qui sont mal desservies en énergie électrique, qui utilisent des énergies fossiles. Donc, le développement des énergies renouvelables, c’est un moyen de remplacer ces énergies fossiles.
Dans les zones isolées, on va souvent avoir des groupes électrogènes. Ce groupe électrogène fonctionne avec des énergies fossiles mais il peut fonctionner aussi avec du biométhane, du gaz vert, et demain, on travaille déjà des solutions avec de l’hydrogène. L’idée est d’avoir des sources d’énergies entièrement vertes pour alimenter ces zones. On a beaucoup d’îles qui sont paradisiaques, mais dont malheureusement les sources d’énergies sont fournies par des groupes électrogènes qui fonctionnent aux énergies fossiles.
Et vous, vous avez des solutions ?
Nous avons des solutions. On peut intégrer du photovoltaïque, de l’éolien. Comme ces énergies sont intermittentes, à un moment donné, il nous faut les stabiliser, et pour les stabiliser, il faut utiliser des batteries. C’est pourquoi nous avons un partenariat avec la société aveyronnaise SNAM qui récupère des batteries au lithium de voitures électriques pour les requalifier et en faire des batteries stationnaires. C’est une technologie basée sur l’économie circulaire entièrement maîtrisée en France.
En quoi c’est important que la France maîtrise cette technologie du convertisseur d’énergies ?
Dans le domaine des énergies renouvelables, on a de nombreux opérateurs en France, mais comme dans le domaine des panneaux photovoltaïques qui sont produits essentiellement en Asie, les équipements de conversion de puissance sont produits eux aussi à l’étranger. Nous, notre ambition est de maîtriser toute la chaîne de la source à la fourniture d’énergie. Si l’on est en plus avec des batteries recyclées, on est dans un schéma beaucoup plus vertueux que d’aller acheter des batteries qui sont produites en Asie, qui nécessitent d’extraire des minerais rares comme le cobalt ou le nickel. Nous, ce que l’on vise, c’est d’être responsable des solutions que l’on développe.
C’est un marché qui s’ouvre pour vous, vous allez embaucher ?
Depuis deux ans nous sommes sur un rythme de croissance de 20% par an. Nous arrivons à un moment où le sujet de l’énergie électrique, du coût de l’énergie, devient un sujet d’importance. On vient d’embaucher une qualiticienne, un nouvel ingénieur en électronique de puissance. Dans les deux ans qui viennent, on aura une dizaine, voire une quinzaine d’emplois nouveaux créés.
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