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La relance éco : à La Souterraine, on ne danse plus au "Loft"

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La plus grande discothèque de la Creuse est toujours fermée. Son gérant, Florian Desmoulin, espère que le gouvernement autorisera bientôt la réouverture des boites de nuit. En attendant, l'affaire, transformé en bar-ambiance, vivote.

Florian Desmoulin, le gérant du "Loft" à La Souiterraine Florian Desmoulin, le gérant du "Loft" à La Souiterraine
Florian Desmoulin, le gérant du "Loft" à La Souiterraine © Radio France - Olivier Estran

Le soleil éclaire le ciel de La Souterraine, en même temps que le visage du jeune gérant du "Loft". Souriant, Florian Desmoulin se veut optimiste malgré la fermeture prolongée de sa discothèque. "Ça me coûte évidemment, mais je ne veux pas lâcher, quitte à me priver de salaire pendant encore six mois, un an." Mais il prévient. "Si rien ne change, je ne pourrai pas tenir indéfiniment."

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"Florian Desmoulin, comment se porte le "Loft", plus de quatre mois après le confinement ?

La discothèque et le dancing sont toujours en stand-by. J'ai pu rouvrir rouvrir mon activité en bar-ambiance, de 18h à 1h le week-end. Ça me permet de recréer le lien social et de retravailler petit à petit, mais on est tous dans l'attente de pouvoir re-danser. Mes clients sont impatients, surtout ma clientèle senior le dimanche. Je leur dis "je suis désolé, il va falloir attendre un petit peu".

Sur le plan financier, où en êtes-vous?

On est à plus de 80% du chiffre d'affaires en moins. Ce qu'il faut, c'est arriver à se diversifier, parce qu'aujourd'hui le monde de la nuit ne marche plus comme il y a 10 ou 20 ans. Il faut faire des soirées à thème, des soirées privées, de l'événementiel, faire de la location de salle, parce que ne faire que de la discothèque ce n'est plus rentable.

Au niveau de vos salariés, comment ça se passe ? Combien en avez-vous ? Comment sont-ils accompagnés ? Comment êtes-vous accompagné en tant que chef d'entreprise ?

J'ai trois salariés qui sont au chômage partiel depuis le mois de mars. Je n'ai pas à payer mon agence de sécurité puisque je la paye à la prestation. Quant à moi, j'ai eu une aide via le fonds de solidarité, en mars et avril, mais depuis, je bataille pour être aidé sur les mois suivants. J'envoie beaucoup de mails, je passe beaucoup de coups de téléphone, et j'attends. 1.500 euros pour faire tourner l'entreprise, ce serait toujours ça de pris.

Vous avez des projets, ça veut dire que vous êtes encore optimiste...

Oui je suis optimiste. Je me dis qu'on est tous dans le même bateau, ce n'est pas que le "Loft" qui est en difficulté. Ce qu'on espère, c'est pouvoir rouvrir à la rentrée, au mois de septembre, quand il y aura la reprise avec les étudiants. On est dans l'attente.

"On est le vilain petit canard"

Mais je suis un peu en colère par rapport à tout ce qui se passe parce qu'on est le seul commerce encore fermé en France, les discothèques sont montrées du doigt, on est le vilain petit canard, et quand on allume la télé et qu'on voit les regroupements de centaines voire de milliers de personnes dans les rues, on se dit que c'est injuste pour nous. J'ai une superficie de 1200 m2, ce qui veut dire qu'avec 300 ou 400 personnes dans une salle pareille, on peut se balader sans forcément être à touche-touche.

Prêt à me sacrifier encore un an"

Mais je reste optimiste, il faut se battre, pas lâcher. Il y a des jours où on se lève et on se dit "bon autant tout laisser tomber, autant arrêter, c'est fini", mais je me dis "faut s'accrocher". Moi je suis passionné et honnêtement je suis prêt à me sacrifier pendant 6 moi, 1 an, à pas toucher de salaire. Quand on est passionné par son métier, il faut faire des sacrifices, moi je le vois comme ça. Ça fait trois ans que le "Loft" existe, et je peux pousser encore un an de plus éventuellement, mais bon travailler pour la gloire au bout d'un moment ça décourage., ça démoralise. Mais faut s’accrocher..."

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