La relance éco : en Alsace, les usines de production de pâtes tournent à plein régime
Avec la très forte augmentation de la consommation de pâtes pendant le confinement, les trois usines alsaciennes qui en produisent ont fait front pour répondre à la demande. Chez les Pâtes Grand Mère à Marlenheim, le PDG a même dû travailler pendant trois semaines à la maintenance.
Plus de la moitié des pâtes consommées en France sont fabriquées en Italie. Alors, quand au début du confinement, les consommateurs ont dévalisé les rayons des supermarchés, il a fallu que les entreprises françaises produisent coûte que coûte. D'autant qu'il n'existe plus que six usines en France, contre plus de 300 après la deuxième guerre mondiale. Trois d'entre elles sont localisées en Alsace, Thirion à Colmar, Valfleuri à Wittenheim et Heimburger - les Pâtes Grand Mère à Marlenheim.
Plus 30% de production
"Cet engouement sur les pâtes s'est traduit par une augmentation de la production d'environ 30%, confirme Philippe Heimburger, le PDG des Pâtes Grand Mère. Et à ce jour, la demande est encore soutenue. Le carnet de commandes est encore bien rempli. Ça se tasse un peu maintenant, car les écoles commencent à rouvrir et ça se tassera complètement quand les restaurants rouvriront. Mais tant que les gens sont à la maison avec les enfants qui adorent les pâtes, la demande sera soutenue".
Au plus fort de la crise du coronavirus, ça a été très compliqué de faire tourner l'usine de Marlenheim. "On a eu des absents parmi les 95 salariés, beaucoup de gens sont tombés malades, rapporte Philippe Heimburger. Ça a été difficile pour nous de protéger l'ensemble des salariés. On a eu pour le service maintenance jusqu'à 80% d'absentéisme".
Le PDG obligé de travailler à la maintenance
Pour maintenir l'usine ouverte, Philippe Heimburger a pu compter sur le soutien de deux électrotechniciens mis à disposition par d'autres entreprises et le PDG a lui aussi mis la main à la pâte : "J'ai remis mon bleu, j'ai repris ma caisse à outils pour aller faire de la maintenance dans l'entreprise pendant trois semaines. Ça a été une expérience dans la masse, riche d'enseignements". Aujourd'hui, l'ensemble des salariés est quasiment revenu pour faire tourner l'usine.
Et si la production a augmenté de 30%, les gains pour l'entreprise ne seront pas aussi élevés, car il a fallu recourir à beaucoup d'heures supplémentaires, à de l'intérim. Il y a aussi un surcoût lié aux nouvelles normes sanitaires et enfin, le coût des matières premières a augmenté.
Un précédent en 1991
Dans la longue histoire de l'entreprise familiale, Philippe Heimburger se souvient d'avoir vécu une seule fois un épisode similaire : "En 1991, lors de la Guerre du Golfe, quand les médias ont annoncé qu'un missile pouvait atteindre Nice, il y a eu une ruée sur les produits de première nécessité, dont les pâtes. Ça avait duré trois mois. Dans le cas actuel du covid - 19, la période sera plus courte, elle ne sera que de deux mois".
Retrouvez la chronique "la relance éco" à 7h15.
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