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La relance éco : le synchrotron repart cent fois plus fort à Grenoble et devient unique au monde
Après 20 mois de fermeture, le synchrotron est devenu un outil de quatrième génération avec des rayons X cent fois plus brillants et plus pénétrants qui vont permettre d'ausculter encore plus finement les composants de la matière. Les 150 millions de ce nouvel outil ont été financés par 22 pays.

Ce mardi 25 août, les scientifiques du monde entier reprennent leurs travaux au synchrotron de Grenoble. Après vingt mois d'arrêt, la nouvelle machine qui démarre ce mardi est un outil de quatrième génération, un EBS (Source Extrêmement Brillante en anglais) unique au monde qui génère des faisceaux de rayons X 100 fois plus brillants que le précédent synchrotron. Il permettra de mieux comprendre la composition de la matière, inerte ou vivante, à l'échelle nanométrique ou même atomique. Les 150 millions nécessaires à la réalisation de cette nouvelle machine ont été financés par 22 pays, plus une aide exceptionnelle de 5 millions d'euros de la région Auvergne-Rhône-Alpes, via le Contrat de Plan Etat Région. Jean Susini, directeur de recherche pour les sciences de la vie au synchrotron de Grenoble, répond à nos questions à l'occasion de ce redémarrage.
Que va permettre ce nouveau synchrotron de quatrième génération ?
Ce nouveau synchrotron a une amélioration significative de ce que l'on appelle sa "brillance" , c'est-à-dire la quantité de faisceaux de rayons X qui sont produits, qui sont 100 fois plus brillants que la génération précédente. On a aussi la capacité de produire des rayons X bien plus pénétrants, c'est à dire de plus haute énergie. Il va nous permettre de mieux caractériser la matière, que ce soit des matériaux inertes ou de la matière vivante, de l'échelle nanométrique à l'échelle atomique dans certains cas, sur les grands défis que sont la santé, l'environnement, l'énergie, les nouveaux matériaux pour l'industrie et ça va jusqu'à la paléontologie ou le patrimoine culturel. Toutes les questions posées sont en lien avec la caractérisation des échantillons.
Les rayons de ce nouveau synchrotron ont déjà été utilisés en avant-première pour la recherche sur le Covid-19. Qu'ont-ils permis de découvrir qu'on ne pouvait pas voir autrement ?
ECela semblait très, très logique d'anticiper le redémarrage de certains instruments. Et en fait, on a deux familles d'application. Une première famille qui concerne la biologie structurale qui consiste à déterminer la structure atomique de certaines parties du virus, voire du virus associé à son récepteur. Et la deuxième qui est vraiment spécifique à cette 4e génération de synchrotron, c'est de faire des images d'organes de personnes qui sont décédées de la maladie du Covid-19. On peut "imager" l'ensemble de l'organe, et ça c'est tout à fait nouveau. On peut zoomer à l'intérieur, naviguer à l'intérieur de cet organe, les poumons évidemment, le foie et le cœur, et regarder les dégradations des microstructures à l'échelle micronique.
Est-ce qu'on a une idée du rayonnement économique du synchrotron sur le bassin grenoblois ?
Oui, ça a un certain impact, non seulement sur le plan du nombre de personnes qui travaillent ici sur le campus, non seulement en terme de recherches liées à nos collaborations avec l'Université Grenoble Alpes , mais aussi avec l'ensemble des instituts de recherche du CEA, tous les laboratoires grenoblois. Et ensuite, évidemment, le développement des instruments sur ce synchrotron implique un grand nombre d'industries locales qui réalisent certains des composants dont nous avons besoin.
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