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La relance éco : "les tribunes vides, c'est galère", Thibaut Le Floch, driver professionnel
Les drivers, rémunérés en fonction de leur performances en course, ont largement souffert de leur annulation pendant plusieurs mois. Depuis quelques semaines ils sont remontés en selle dans les hippodromes. Entretien avec Thibaut Le Floch, un driver professionnel morbihanais, installé en Mayenne.

Après sa dernière course de trot ce dimanche 23 août à l'hippodrome de Fougères (Ille-et-Vilaine), Thibaut Le Floch est tout sourire. Pourtant, lui et sa jument viennent d'être disqualifiés :"Un jour de pas de chance, peut-être un peu de déconcentration du driver", s'amuse le driver professionnels d'origine morbihannaise, installé en Mayenne.
"Le public nous manque !", Thibaut Le Floch, driver professionnel
Même une disqualification ne suffit pas à lui enlever son sourire et pour cause, à Fougères, il vient de courir devant plusieurs centaines de spectateurs :"Depuis la reprise, le public nous manque ! Le je viens d'une course à Craon (Mayenne), j'ai l'impression que le coronavirus il a bon dos. A Craon s'il n'y a pas de place, il n'y aurait jamais de place nul part", déplore Thibaut Le Floch.
Le driver comprend et accepte les mesures sanitaires "une très bonne chose", parce qu'il "faut se protéger bien sûr", mais regrette l'ambiance du monde d'avant :"On avait 25 000 personnes sur certaines courses, et maintenant on entend les papillons. Je préfère venir à Fougères, où le public est autorisés. On faut ce métier aussi pour l'ambiance, l'adrénaline, voilà ce qu'on cherche avant tout. C'est un métier de passion. Et dans certains hippodromes, les tribunes vides, c'est la galère", poursuit le driver.
Si Thibaut Le Floch est un passionné de course hippique, pour lui le contact avec le public est indissociable de son métier :"J'aime bien qu'on vienne me voir, qu'on discute, qu'on rigole. Ont travaille dur toute la semaine et le dimanche on vient chercher la récompense."
Une reprise économique timide
La crise sanitaire et le confinement ont pesé lourd sur les finances des drivers. Les coureurs sont rémunérés en fonction de leur performances en course, ils ont largement souffert de leur annulation pendant plusieurs mois.
Thibaut Le Floch a estimé ses pertes liées au Covid à 40 000 euros. Et pourtant, parmi ses collègues drivers, il est loin d'être le plus en difficulté. Des drivers pourraient mettre la clé sous la porte cette année à cause des conséquences économiques de l'épidémie sur leur activité :"Lors de la reprise les grosses écuries avaient déjà des chevaux déclassés. On a eu beau reprendre les courses, ces chevaux-là étaient meilleurs que nous. Donc ils gagnaient avant nous. Autrement dit, nous n'avons pas été confinés quatre mois, mais au moins six ! Il fallu que ces gens-là arrêtent de gagner pour nous laisser la place__."
Les parieurs de retour
Avec l'annulation d'une partie de la saison de courses hippiques, c'est tout un système économique qui a été mis à mal. Ce sport repose grandement sur les paris sportifs. L'arrêt des sports professionnels en général a fait migrer les parieurs vers d'autres jeux, comme le poker en ligne :"Un joueur, ça reste un joueur. Sans foot, sans courses hippiques, nos parieurs se sont mis au poker, même s'ils ne savaient pas y jouer, ils avaient besoin de parier sur quelque chose", explique Thibaut Le Floch.
Depuis quelques temps, les parieurs se remettent aux PMU :"Mais il faut désormais attirer une autre clientèle, c'est une autre façon de travailler, il faut se renouveler", poursuit le driver.
Pour autant, Thibaut Le Floch reste optimiste pour les mois à venir :"Je suis positif de nature, je vais de l'avant, je suis persuadé qu'on va s'adapter".
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