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Le blues des assistantes de vie scolaire de Côte-d'Or

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Assistante de vie scolaire (AVS) ou accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH). Ces personnels encadrent les élèves qui ont un handicap dans les écoles ou les collèges. Le nombre d'élèves à suivre augmente mais pas les postes. Sous-payés, ils seraient-ils aussi sous-considérés ?

Les AVS ont manifesté il y a quelques semaines un peu partout en France comme ici à Toulouse
Les AVS ont manifesté il y a quelques semaines un peu partout en France comme ici à Toulouse © Maxppp - THIERRY BORDAS

Vous les voyez tous les jours dans les classes de vos enfants à l'école sans trop savoir ce qu'elles font. Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) et les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) suivent et encadrent certains élèves dans les écoles ou les collèges de Côte-d'Or. Aux côtés du syndicat SE-UNSA, ces dames, dénoncent leurs conditions de travail. Alors que le nombre d'élèves à suivre augmente, le nombre de poste -lui- ne suit pas. 

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600 euros par mois

Par ailleurs, pour ces personnels payés au lance-pierre qui perçoivent environ 600 euros par mois pour une moyenne de 20h30 de travail, la dernière rentrée a été très compliquée. Avec notamment des problèmes d'affectation et même des problèmes dans le paiement des salaires au mois de septembre: certaines n'ont perçu qu'un tiers de leurs émoluments. Ce qui n'est pas beaucoup... 

Yannick Plumet du SE-UNSA
Yannick Plumet du SE-UNSA © Radio France - Thomas Nougaillon

"Elles ont besoin d'un accompagnement que bien souvent elles n'ont pas" 

Le SE-UNSA demande de toute urgence une audition à la rectrice d'académie. Yannick Plumet est enseignant et Responsable Académique des non-titulaires au SE-UNSA. "En fait on les considère comme la cinquième roue du carrosse. Il n'y a pas de reconnaissance. Elles sont mal payées. La plupart ont envie de se donner pour ce travail parce qu'il y a ce rapport à l'enfance qui est très important. Elles ont envie de bien faire, elles ont besoin d'un accompagnement et bien souvent elles ne l'ont pas." 

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"Elles ont envie de faire ce métier mais on ne leur en donne pas les moyens"

Pour les AVS et les AESH la dernière rentrée a vraiment représenté la goutte d'eau qui a fait déborder un vase déjà bien rempli. "Par exemple une AVS arrive dans un établissement -rapporte Yannick Plumet- et on lui dit : vous venez pour quel élève? Je ne sais pas. La direction dit : moi non plus. Très bien, mais alors qu'est ce qu'on fait? Je ne sais pas on prend un café et on attend? Voilà la réalité du terrain. Elles ont envie de travailler, elles ont envie de faire ce métier mais seulement on ne leur en donne pas les moyens."  

Pour Yannick Plumet ces personnels très utiles dans l'école "inclusive" voulue par le gouvernement serait de fait considérée comme la 5e roue du carrosse
Pour Yannick Plumet ces personnels très utiles dans l'école "inclusive" voulue par le gouvernement serait de fait considérée comme la 5e roue du carrosse © Radio France - Thomas Nougaillon

Le témoignage de Rebecca

Rebecca la trentaine, est AESH dans la région de Dijon, elle est employée par le rectorat. Elle témoigne de son désarroi. C'est surtout le sort réservé aux enfants qui l'émeut

"La dernière rentrée, je devais me retrouver avec le même élève que l'an passé. Mais le problème c'est qu'il n'y a pas assez d'AVS dans l'établissement où je suis. Du coup je me suis vue attribuer plusieurs autres élèves pour un 23h30 avec des élèves qui avaient chacun une notification à 20h30 par semaine. Donc je dois faire 20h30 pour chacun ce qui est impossible : je ne peux pas me dédoubler!

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Rebecca regrette cette situation inconfortable
Rebecca regrette cette situation inconfortable © Radio France - Thomas Nougaillon

"Vous n'avez qu'a prioriser l'élève qui a le plus lourd handicap"

Rebecca a reçu la consigne de "prioriser un élève qui a un handicap plus lourd que les autres". La jeune femme regrette: "donc je suis plus avec cet élève au détriment des autres. Ce qui m'embête c'est qu'il n'y ait finalement personne pour accompagner l'ensemble de ces petits dans le temps qui leur ait du". 

Rebecca regrette cette situation inconfortable
Rebecca regrette cette situation inconfortable © Radio France - Thomas Nougaillon

Par manque d'AVS, les professeurs sont obligés de jouer les éducateurs spécialisés, ce n'est pas leur métier 

Magali, la quarantaine est AVS dans une école primaire de l'agglo Dijonnaise depuis un peu plus d'un an, elle aussi est déçue. "Les établissements scolaires se retrouvent généralement avec un effectif d'AVS ou d'AESH inférieur à ce qu'il devrait être. Nous sommes obligées de nous dédoubler sur plusieurs enfants. C'est inconfortable pour nous mais surtout pour les enfants et le professeur." Magali va plus loin dans son explication. 

"Il y a souvent des enfants ingérables en classe, ils ont besoin d'avoir quelqu'un à temps complet avec eux. Et finalement le professeur qui est là pour instruire fini par devenir éducateur spécialisé. Ce n'est pas son métier. On lui impose un rythme de classe, on l'impose aux autres enfants. Tout le monde est en souffrance dans une classe qui ne fonctionne pas comme elle le devrait. Et c'est au détriment de l'enfant".   

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Rebecca regrette cette situation inconfortable
Rebecca regrette cette situation inconfortable © Radio France - Thomas Nougaillon

Il y aurait environ 4000 AVS et AESH en Côte-d'Or

Les enfants suivis par les AVS et les AESH leurs sont adressés suite à des "notifications" des Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH). D'après les chiffres du SE-UNSA les AVS et les AESH seraient 11 00 Équivalents Temps Pleins soit environ 4 000 dans l'Académie de Dijon

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Au niveau national il y aurait 18 000 ETP soit environ 80 000 AVS et AESH. Reçu par le rectorat de Dijon en septembre ces personnels de l'Éducation Nationale et leur syndicat n'ont pas obtenus de réponses satisfaisantes. C'est pourquoi ils demandent une nouvelle audience.

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