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Le pôle gériatrique de Châtellerault qualifié de "mouroir" par le collectif des familles
Le collectif des familles dénonce la situation dans la nouvelle maison de retraite de l'hôpital de Châtellerault. Des locaux neufs mais selon certaines familles, il n'y a pas assez de personnel pour s'occuper de tous les résidents correctement.

Le collectif des familles des résidents parle d'un "mouroir" et d'une "usine". Les mots sont durs mais, selon le collectif des familles, ils ressortent d'un questionnaire transmis aux résidents et aux familles par le collectif.
Cela ressemble à de la maltraitance passive
Chantal Schull est membre du collectif, elle vient tous les jours rendre visite à sa mère dans ce nouveau pôle gériatrique ouvert il y a quelques mois. Il accueille 305 résidents venus de trois maisons de retraite différentes qui ont été regroupées au sein de l’hôpital Guérin. Pour le collectif, "ce pôle est un bel écrin, mais c'est une coquille vide. Il y a clairement des dysfonctionnement : des résidents qui n'ont pas été douché depuis plusieurs semaines, des toilettes qui se terminent en début d'après midi, des résidents couchés à 17 heures...". Des situations inacceptables selon eux, et qui s'apparentent à de la maltraitance passive.
Les résidents sont des humains. Ce sont des gens qui ont travaillé toute leur vies, qui ont donné beaucoup d'amour. Il faut qu'ils puissent être heureux pendant leur fin de vie et ce n'est pas le cas. La situation est la même partout en France
Pour le collectif, ces problèmes ne viennent pas de la qualité du travail du personnel mais du manque d'effectif. Selon Chantal Schull "le personnel est exemplaire. Quand vous arrivez, vous pouvez sonner une demie heure, personne ne viendra car les aides soignants sont déjà tellement occupés, ils courent partout. Ils ne peuvent pas tout faire".
Constat partagé par Emmanuel Normand, délégué CGT à l'hôpital de Châtellerault. Selon lui, le personnel est épuisé physiquement et moralement. Les nouveaux locaux sont très beaux mais très grands. "Le personnel doit sans cesse badger et passer des portes, c'est épuisant", explique Emmanuel Normand. De plus, le salariés sont frustrés. Comme ils n'ont pas le temps de tout faire, raconte le délégué CGT, les salariés sont démoralisés car ils n'arrivent pas à effectuer toutes les tâches, ils ont le sentiment de ne pas pouvoir bien faire leur travail. Selon Emmanuel Normand, il y a chaque jour une dizaine d'arrêts maladie.
Il y a une très grande souffrance des salariés
Du côté de la direction de l'hôpital, on ne veut pas parler de dysfonctionnements mais plutôt de difficultés qui ont déjà été évoquées au cours de nombreuses réunions avec les personnels. Cinq réunions de travail ont déjà eu lieu depuis janvier selon Sylvie Richard, directrice adjointe au groupe hospitalier Nord Vienne.
Pour la direction, il faut du temps pour faire fonctionner au mieux la structure et ce n'est pas un problème de manque de personnel car selon elle, la structure fonctionne avec les quotas de personnels prévus pour le nombre de résident. La direction de l'hôpital reconnait malgré tout que le budget est fixé par le Conseil Départemental et que l'enveloppe n'est pas extensible. "S'il y a embauche, il y aura forcément augmentation du prix de journée explique Sylvie Richard, pas sûr que les familles soient d'accord".
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