LE +INFO - Dans les coulisses d'un entrepôt Amazon en temps de Covid-19
A l'approche de Noël, la course aux cadeaux est lancée. Amazon en a beaucoup profité. Sevrey, en Saône-et-Loire accueille un entrepôt : 80 000 mètres carrés de stockage d'articles en tout genre, et un rythme de travail ponctué par les mesures sanitaires, Covid oblige.
Avec l'approche des fêtes de fin d'année, la course aux cadeaux est lancée ! Et dans le contexte sanitaire actuel, les français sont moins enclins à se déplacer pour faire leurs courses. Et Amazon en profite largement. Mais sur place, comment cela se passe ? Entre rush et conditions de travail altérées en raison des mesures de distanciation mises en place depuis l'été dernier, les journées peuvent parfois êtres difficiles à l'entrepôt Amazon de Sevrey, en Saône-et-Loire.
Une réorganisation du travail dans les règles
L'entrepôt d'Amazon n'est plus du tout ce qu'il était avant la pandémie de Covid-19. Certes, les règles de sécurité étaient déjà bien présentes avant l'épidémie, mais les règles se sont renforcées depuis le premier confinement. "Nous avons essayé de changer un maximum de choses" explique Sébastien Béal, directeur du site.
Dès qu'il est possible, le télétravail est imposé. Cela implique aussi les formations internes. C'est ici que nous avons le plus changé nos habitudes. Avant les formations étaient en présentiel. Maintenant elles se font systématiquement à distance, en visioconférence" poursuit-il. Des habitudes qui, Sébastien Béal l'admet volontiers, sont de bonnes idées, et qui resteront après.
Au delà de cela, le site a été entièrement repensé, avec des vitres en plexiglas partout, des sens de circulation aussi, entravant parfois l'organisation de travail de celles et ceux qui bougent beaucoup au sein de l'entrepôt, notamment pour le rangement d'articles. "C'était nécessaire, parce que la sécurité prime" écarte Sébastien Béal. L'entreprise, très mal vue en ce moment, se veut être un modèle de sécurité où il fait bon travailler. "On fait en sorte que tout le monde se sente bien, et qu'il y ait le moins de stress et de risques possibles" tient à préciser le directeur.
Concilier gestes barrières et rush, une tâche difficile
Chez Amazon, pour les petites mains qui travaillent au sein des rayons de l'entrepôt (au rangement, comme à la réception ou à l'expédition), le présentiel est de rigueur, encore plus en ce moment. Chaque année, les mois de novembre et décembre sont plus chargés, fêtes de fin d'année obligent. Et cette année est bien particulière en raison du contexte sanitaire, car les salariés doivent composer avec des restrictions draconiennes.
Florent est chef d'équipe, et par définition, il doit s'assurer de la bonne cohésion de ses collègues. Un poste qui réunit plusieurs responsabilités, auxquelles s'est ajoutée celle de la surveillance des collègues sur le bon respect des gestes barrières. "C'est une question de sécurité, mais je dois avouer qu'à la fin de la journée, on est fatigués, surtout en ce moment, où on a moins envie de respecter les distanciations" explique-t-il.
De son côté, Cécile, 23 ans travaille du côté du service client : les retours de marchandise, les colis endommagés, c'est son travail. "De base, il y a beaucoup de stress. Il faut s'assurer qu'on s'occupe bien de tout, _mais c'est vrai que la période est plus difficile encore, il y a plus de retours aussi Noël arrive, et on doit tout le temps faire attention tout en bouclant nos journées_." Mais Cécile préfère relativiser. "Le port du masque cet été était bien plus difficile à supporter avec la chaleur, quand il faut courir partout, toujours en suivant le sens de circulation" conclut-elle en riant.
Amazon et ses détracteurs
Malgré des conditions de travail qui paraissent satisfaisantes, sur le site de Sevrey, l'image publique d'Amazon est très souvent mise à mal : que ce soit les conditions de travail des employés, jusqu'à la gestion de la crise du Covid-19, en passant par la concurrence que certains jugent déloyale.
Et la pandémie de Covid-19 a eu (et a encore) des effets négatifs sur les commerces dits "non essentiels", et notamment sur les enseignes de proximités locales. Mais pas question pour Sébastien Béal de laisser qui que ce soit penser qu'Amazon est à blâmer. "Le business d'Amazon est basé sur des partenariats" explique-t-il. "Nous sommes sur internet, rien n'empêche les commerçants d'être sur le web, c'est la suite logique du commerce ; qu'il soit en ligne. Mieux encore : nous ne demandons qu'à faire partie de leurs partenaires" conclut-il.
Pourtant l'impopularité de l'enseigne a la vie dure. Ce week-end sur Twitter, à l'occasion du Black Friday, le hashtag #StopAmazon était en tendance mondiale :
Cette année, en raison des confinements qui ont eu lieu dans le monde entier, Amazon a triplé ses bénéfices, notamment sur le troisième trimestre de cette année, déclarant un chiffre d'affaire net de 96,1 milliards de dollars (près de 80 millions d'euros).