Le Mans : des travaux empêchent la réouverture totale des commerces de la rue des Ponts-Neufs
Les commerces non-essentiels sont autorisés à rouvrir samedi 28 novembre 2020, mais certains pourraient rester sur le banc de touche. Trois commerçantes de l'étroite rue des Ponts-Neufs au Mans, sont bloquées par des travaux de rénovation de la chaussée. La mairie a décidé de poursuivre le chantier.
Après des semaines confinées à espérer la réouverture de leurs boutiques, des commerçantes de la rue des Ponts-Neufs, au Mans, se retrouvent masquées par un chantier.
Emmanuel Macron a annoncé, mardi 24 novembre 2020, que les commerces non essentiels pourraient de nouveau accueillir des clients à partir de samedi 28 novembre, en se soumettant un nouveau protocole sanitaire plus strict.
Ce ne sont pas ces nouvelles règles qui gênent les commerçantes, mais les engins de chantier, la chaussée décaissée et le panneau "route barrée".
La mairie ne tient pas ses promesses
Le chantier a été avancé pendant le confinement, quand commerces et restaurants étaient fermés. "Si le gouvernement annonce une réouverture des bars, restaurants et commerces, nous mettrons du goudron et attendrons", avait promis Christophe Counil, maire adjoint du Mans, chargé de l’urbanisme et des grands projets, mi-novembre.
Au terme d'une réunion à huis-clos, mercredi 25 novembre, la mairie du Mans a décidé de continuer les travaux jusqu'au 18 décembre. Pendant la durée du chantier, les commerces de la rue des Ponts-Neufs seront forcés de fermer quelques jours. Ces dates n'ont pas encore été fixées.
Pour les propriétaires de trois magasins de vêtements, Lucette, Saperlipopette et Brigitte Alka, c'est un coup de poignard dans le dos. "On n'est pas contre ces travaux, qu'on les décale en janvier et en février et il n'y aura aucun problème", souligne Elise Chiari, de la boutique de vêtements écoresponsables Lucette.
Je double mon chiffre d'affaires en décembre
Leur mois de décembre est sacré, surtout après une année marquée par deux confinements. "Je double mon chiffre d'affaires en décembre, ce qui me permet d'avoir de la trésorerie pour tenir quand il y a des confinements, par exemple, et pour acheter du stock et de vivre tout simplement", détaille Elise Chiari.
Deux solutions inenvisageables
La mairie leur a proposé deux options. D'abord, des chalets type marché de Noël. La proposition a vite été évacuée. Puis, un open-space de 100 m² dans une cellule du centre commercial des Jacobins. L'autre magasin de la rue, le Petit comptoir, a quant à lui accepté un local de 40 m² au même endroit.
Brigitta Alka refuse catégoriquement de déménager toutes ses tenues d'inspiration indienne, ses bijoux et ses pierres précieuses. "Je ne me vois pas du tout déménager en 48h, en plus après il faut se réinstaller", tempête la commerçante installée là depuis 20 ans. Chacune des boutiques a sa personnalité, sa décoration et son univers bien particulier. Tout mélanger serait un non-sens, selon les commerçantes.
De plus, Brigitte Alka et Charlène Jouy, de Saperlipopette, ont toutes les deux un atelier dans leur magasin. "Dans un open-space, ce serait juste insupportable avec le bruit des machines à coudre !" s'exclame Charlène Jouy.
"On accueille nos clientes dans des espaces intimistes, des ambiances chaleureuses, c'est pour cela qu'elles viennent", explique Elise Chiara. Des atmosphères très différentes des néons de la galerie des Jacobins.