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Le monde de la restauration et de l’hôtellerie, inquiet après les annonces d'Olivier Véran sur la Covid-19
Laurent Gras, chef du célèbre restaurant grenoblois Le Pèr' Gras, était l'invité de France Bleu Isère pour évoquer les mesures restrictives mises en place pour lutter contre la deuxième vague de Covid-19, en tant que vice-président de l'UMIH 38, l'Union des Métiers et de l'Industrie Hôtelière.

Alors que les hôtels, bars et restaurants ont été durement touchés par le confinement, de mars à mai dernier, une nouvelle épée de Damoclès pèse sur ce secteur économique, suite aux annonces faites mercredi par l'isérois Olivier Véran, Ministre de la Santé. Comme l'Isère est désormais en zone rouge renforcée au Covid-19, dans un premier temps, les bars vont devoir fermer dès 22 heures, samedi, les restaurants, qui ne sont pas pour l'instant concernés, pourraient subir le même sort. Le préfet de l'Isère doit décider localement des mesures à prendre dans les heures qui viennent. Alors, forcément, l'UMIH38 est inquiète, à l'image de son vice-président, le restaurateur grenoblois, Laurent Gras.
Laurent Gras, quelle est votre réaction ?
Vous l'avez dit, c'est tout un pan de l'économie qui est en souffrance, depuis le début de la crise sanitaire. Aujourd'hui, si nos établissements sont ouverts, bon nombre d'entre eux, après trois mois de fermeture, ont forcément creusé un déficit. Toutefois, sur juillet-août, certains ont bien travaillé, avec un effet tourisme, notamment dans nos massifs montagneux, où là, ils ont pu tiré leur épingle du jeu. C’est pas forcément le cas en centre-ville de grandes métropoles, ce n'est pas le cas du tout pour l'hôtellerie d'affaires, dans l'agglo grenobloise. Et c'est encore moins le cas pour nos amis discothécaires qui eux sont fermés depuis le 14 mars.
Pour autant, comprenez-vous ces mesures ?
Faut se défendre, on essaie un peu tout. Moi, je ne suis pas convaincu qu'à 22 heures, les jeunes vont arrêter de faire la fête et rentrer chez eux, pour aller se coucher, bien sages, dans leur appartement, individuellement. A mon sens, ils vont acheter de l’alcool dans l'après-midi, et ils vont continuer la fête sur les berges de l'Isère, dans les jardins, ou, encore pire, dans les appartement privés. Il va falloir éduquer nos jeunes, mais là, on pénalise une partie de nos métiers. Un bar qui fonctionne essentiellement le soir, à 22 heures, il a à peine fait 20 % de son chiffre d'affaires de la journée. Voilà, donc on va encore mettre en difficulté un pan de l'économie. Alors soit, on dit, les lieux recevant du public sont un nid à virus, mais à ce moment-là, il faut nous accompagner, mais vraiment!
Aujourd'hui, bénéficiez-vous toujours du chômage partiel ou d'aide de l'Etat ?
On a juste contracté des prêts supplémentaires, de manière conséquente, à hauteur d'un quart de notre chiffre d'affaires de l'année dernière, et ces prêts, il faudra bien les rembourser d'ici cinq ans ! Pour bon nombre d'entre nous, on est sous perfusion. Un prêt, c'est une avance de trésorerie mais, c'est tout ! Le chômage technique nous a permis de conserver nos salariés dans nos structures, plutôt que les mettre à Pôle Emploi. Donc l'Etat les a payés chez nous, au lieu de les payer à Pôle Emploi. L'UMIH national n’est pas satisfait de l'accompagnement économique de nos structures. S'il faut qu'on fasse un effort de guerre pour fermer nos structures, soit ! Mais, alors, que l'on soit accompagné correctement !
On parle de restriction temporaire pour deux semaines, craignez-vous la suite ?
Ecoutez, on a commencé comme cela au 14 mars dernier, et cela a duré trois mois ! On voit aujourd'hui qu'Aix-Marseille te la Guadeloupe sont totalement fermés. On peut imaginer que si cela continue comme cela, les zones en rouge renforcé vont passer à leur tour au noir. Et cela veut dire que l'on devra fermer tout simplement nos établissements. Noël, c'est pas tout de suite, mais c'est un temps fort pour nos maisons, on y pense ! On pense aussi à la saison de ski. C'est pas gai, tout cela !
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