Le mouvement contre la réforme des retraites diminue mais reste assez fort en Berry
3.200 personnes environ, ont manifesté contre la réforme des retraites en Berry. Ils étaient 1.200 à Châteauroux, 1100 à Bourges, 850 à Vierzon...

Le mouvement reste important, alors que le texte a été présenté au conseil des ministres. L'examen au parlement est programmé mi-février. Le processus législatif est engagé. Cela traduit la volonté du gouvernement. En face, les opposants refusent de parler de baroud d'honneur. Le combat de poursuivra, peut-être sous d'autres formes puisque les manifestations ne font pas céder le gouvernement. Le but, c'est maintenant de retirer la loi, estime Pierre Lemmet, secrétaire général de Force Ouvrière dans le Cher : " Même si la loi passe, elle se retire. 61 % des français sont pour le retrait de cette réforme. Il faudrait donc que le gouvernement réfléchisse un petit peu. Ce n'est pas aujourd'hui que le combat va se terminer. Il prendra peut-être d'autres formes à l'avenir avec des coups d'éclat, et non plus des appels à manifester. Beaucoup de syndicalistes se radicalisent malheureusement. On nous parle d'une retraite à 1000 euros minimum, mais ça ne sera pas le cas, notamment pour ceux qui auront eu une vie professionnelle hachée ou difficile."

Dans la cortège, on ne croit pas aux explications avancées par le gouvernement : " Cette retraite à points provoquera une diminution des pensions pour 95 % des gens, estime ce retraité. Quoiqu'en dise le gouvernement avec les mensonges de Mr Blanquer. Les professeurs n'y gagneront rien. Les Femmes non plus. Et c'est comme ça dans tous les pays maintenant. Au Japon, il parait qu'on travaille jusqu'à 75 ans. En Angleterre, les retraités doivent faire des petits boulots pour survivre. Ca, on n'en veut pas." Lionel est ouvrier chez Michelin depuis 20 ans. Pour lui, la lutte des classes est plus que jamais d'actualité : " Le patronat n'a jamais rien lâché facilement. C'est à nous, les ouvriers, d'avoir confiance en notre capacité et à nous battre pour aller chercher des avancées. On a des salaires de misère, et on aura une retraite de misère. Moi, je fais les 3x8, des horaires de nuit, les pneus qui sont lourds et tout, mais le patron, ça ne l'intéresse pas de payer. C'est à nous de lutter."

La réforme des critères de pénibilité ne rassure personne dans le cortège. Pour Jean, il y a une déconnexion entre le pouvoir et une grande partie des français qui élisent souvent un président par défaut : " C'est comme ça depuis 2002 et le duel Chirac-Le Pen. Faut dire que les partis de gauche sont lamentables et ne présentent personne pour faire face à Macron ou à Le Pen." Un schéma que l'on pourrait retrouver en 2022.