Le plan "Avenir Montagnes" bien accueilli par les professionnels des Pyrénées
Le premier ministre Jean Castex a dévoilé ce jeudi 27 mai le plan du gouvernement pour aider les territoires de montagne, durement touchés par la crise sanitaire, et la fermeture des remontées mécaniques.
Le gouvernement sort donc le chéquier pour l'économie de montagne. Jean Castex a présenté ce jeudi 27 mai le plan "Avenir Montagnes", lors d'un déplacement en Savoie. 650 millions d'euros au total (dont 330 pour un fonds spécial), pour aider les stations et les communes, qui ont souffert de la crise sanitaire, et de la fermeture des remontées mécaniques.
L'objectif est d'accompagner la diversification des stations, pour qu'elles ne comptent plus uniquement sur l'hiver, et qu'elles accueillent du public toute l'année. Ca passe notamment par la réhabilitation de 1.000 km de sentiers, dans les différents massifs. Une initiative que salue John Palacin, le président de l'Agence des Pyrénées : "évidemment qu'il faut des sentiers bien balisés et nettoyés. Et surtout que les collectivités, les communes et les communautés de communes, aient les moyens de les rénover. Parce c'est beaucoup de kilomètres de sentiers, pour des communes qui sont parfois petites, et qui n'ont pas toujours toute l'aide qu'il faut pour le faire".
Réduire les "lits froids", très présents dans les Pyrénées
Le plan du gouvernement vise aussi à réduire les "lits froids", c'est-à-dire les logements qui ne sont plus mis en location car ils sont complètement vieillots, et ne collent plus aux attentes des vacanciers. C'est un chantier titanesque, car beaucoup de ces logements appartiennent à des familles, ou à des privés indépendants. Bref, le parc est complètement éclaté entre de nombreux propriétaires.
Le gouvernement prévoit des investissements de 125 millions d'euros sur cinq ans, via la Banque des territoires, pour pouvoir racheter aux côtés d'investisseurs privés environ 5 000 logements par an au total sur l'ensemble des stations, afin de les rénover.
A Luchon, sur 25.000 lits touristiques, seuls 9.000 sont commercialisés
Ce phénomène des "lits froids", déclassés, est très présent dans les Pyrénées, explique Laurent Garcia, le directeur de la station de ski de Peyragudes : "c'est par exemple le cas de Luchon, qui a été pendant longtemps un phare touristique, été/hiver, avec notamment le thermalisme. Aujourd'hui, sur 25.000 lits touristiques, seuls 9.000 sont commercialisés. Sur des destinations comme Font-Romeu, on parle de 40.000 lits, et vous en avez moins de 15.000 qui sont commercialisables. Il y a une déperdition de l'activité des lits qui fait qu'en tant qu'exploitants, on perd des pratiquants de nos activités. (...) Ce plan va dans le bon sens, mais on sait que dynamiser les lits froids, c'est très compliqué. On avance souvent au compte-gouttes, donc il va falloir trouver la façon de le faire".